Le président vénézuélien Nicolas Maduro a souhaité lundi que l'Assemblée constituante élue la veille lève l'immunité des parlementaires de l'opposition pour qu'ils soient jugés.
«Cela suffit avec le sabotage de l'Assemblée nationale, il faut mettre de l'ordre (...). Il faudra lever l'immunité parlementaire de quiconque doit avoir son immunité levée», a-t-il lancé.
Le président n'a pas précisé les motifs qui seraient invoqués mais les députés de l'opposition sont régulièrement accusés de «coup d'Etat parlementaire» et d'avoir incité à la violence durant les manifestations qui secouent le pays depuis quatre mois et ont fait plus de 120 morts, dont 10 dimanche durant le scrutin, selon le Parquet.
M. Maduro a également menacé de «prendre le mandat» de Procureur général dont la titulaire actuelle Luisa Ortega, chaviste de longue date, a rompu avec le gouvernement pour en devenir un des principaux adversaires. «Que doit faire (la Constituante) contre le Procureur général? Le restructurer immédiatement, déclarer l'urgence et prendre le mandat pour faire justice», a-t-il dit.
Il a de nouveau proposé un «dialogue national» pour résoudre la grave crise politique dans laquelle est enlisé le pays, se disant prêt à affronter l'opposition aux élections des gouverneurs prévues le 10 décembre.
Selon lui, trois délégués ont maintenu jusqu'à récemment des pourparlers avec le président du Parlement contrôlé par l'opposition, Julio Borges.
M. Maduro s'est félicité de l'élection de la Constituante, après l'annonce d'un taux de participation au scrutin de 41,5% soit plus de huit millions d'électeurs. «C'est le plus grand vote de la révolution bolivarienne en 18 ans», a-t-il lancé sur la place Bolivar au centre de Caracas.
M. Maduro a également rejeté la condamnation par les Etats-Unis de l'élection d'une Assemblée constituante et la menace de nouvelles sanctions: «on s'en fiche de ce que dit Trump! Ce qui nous importe c'est ce que dit le peuple du Venezuela!».