Six cents dix-sept millions d’enfants et d’adolescents dans le monde n’atteignent pas le seuil minimal de compétence en lecture et en mathématiques, a révélé jeudi l’Institut de statistique de l’Unesco (ISU), estimant que c’est le signe d’une «crise de l’apprentissage».
Pour cette organisation onusienne cette «crise de l’apprentissage» pourrait menacer les progrès en vue de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Les données de l’ISU précisent que plus de 387 millions d’enfants en âge de fréquenter le primaire (56 %) et 230 millions d’adolescents en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire (61 %) n’atteindront pas les seuils minimaux de compétence en lecture et en mathématiques, notant que 202 millions se trouvent en Afrique subsaharienne et l’Asie centrale et du Sud viennent en deuxième position.
L’Unesco indique également que sur les 387 millions d’enfants en âge de fréquenter le primaire, ne savent pas lire couramment, 262 millions vont en classe. Environ 137 millions d’adolescents en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire sont scolarisés, mais «incapables d’atteindre les seuils minimaux de compétence en lecture».
Elle explique ces chiffres par le manque d’accès: des enfants non scolarisés qui ont, selon elle, peu ou aucune chance d’atteindre le seuil minimal de compétence, l’incapacité à retenir tous les enfants à l’école et à les maintenir sur la bonne voie?et la question de la qualité de l’enseignement.
La directrice de l’ISU, Silvia Montoya, a considéré ces chiffres «alarmants» au regard du «gaspillage du potentiel humain et des perspectives d'atteindre les objectifs de développement durable».
ourtant, «nous savons que ces enfants ne sont pas cachés ni isolés de leurs gouvernements et de leurs communautés û ils sont assis en classe avec leurs propres aspirations et leur propre potentiel. Nous pouvons atteindre ces enfants, mais pas simplement en espérant qu’ils restent à l’école et qu’ils comprennent les notions de base. Ces nouvelles données sont un signal d'alarme qui doit nous pousser à investir davantage dans l'éducation», a-t-elle affirmé.
Elle a rappelé qu’à travers l'Objectif pour le développement durable 4 (ODD 4), les gouvernements se sont engagés à «assurer l’accès à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous».
