Actualité

17 octobre 1961: un rassemblement à Paris dénonce les crimes d’Etat de la France

Publié par DKnews le 18-10-2017, 18h22 | 39
|

Plus de deux cents personnes ont dénoncé, mardi en fin d’après-midi dans un rassemblement à Paris, les crimes d’Etat commis par la France, exigeant une reconnaissance de sa responsabilité dans les massacres, et l'internement arbitraire d'Algériens durant la Guerre de libération.

Réunis à l’occasion de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961, sur le pont Saint-Michel, où des dizaines d’Algériens ont été jetés dans la Seine par la police française, les manifestants, universitaires, historiens, militants des droits de l’homme, membres associatifs, syndicalistes, élus locaux et des membres de la communauté algérienne ont  réclamé "vérité et justice sur les tueries d’Algériens venus exprimer pacifiquement leur refus au couvre-feu qui leur était imposé".

Les intervenants lors de ce rassemblement ont rappelé que les manifestants algériens défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

A cet effet, ils ont demandé d’ériger une nouvelle stèle visible à "la mémoire des victimes de l’irréparable".

Le politologue Olivier Le Cour Grandmaison a insisté sur le fait que "les dispositions juridiques appliquées contre les Algériens durant la colonisation était d’essence raciste et le sont même en vigueur actuellement dans le cadre de l’état d’urgence où seul les Maghrébins et Africains sont concernés, selon le facies".

Il a rappelé que le président Emmanuel Macron a été destinataire de deux correspondances dans lesquelles il lui est demandé de reconnaître la responsabilité de l’Etat sur les crimes coloniaux et de masse.

Lire aussi: 17 octobre 1961: une répression particulièrement violente occultée par les médias français

"A ce jour, a-t-il indiqué, il n’y a eu aucune réponse de la présidence française dont ses services n’ont même pas accusé réception de ces lettres", relevant que Macron est dans la même politique de ses prédécesseurs vis-à-vis de la question mémorielle.

Le militant antiraciste, anticolonialiste, de la mémoire, Henri Pouillot, présent au rassemblement, a demandé de ne pas baisser les bras et continuer à militer jusqu’à la reconnaissance de l’Etat français de tous les crimes coloniaux et de masse commis pendant la colonisation.

Une représentante de la Ligue française des droits de l’homme (LDH) a souligné dans son intervention que les responsabilités du massacre du 17 octobre 1961 "étaient partagées à plusieurs niveaux de l’Etat". Pour elle, "l’Etat français doit reconnaître ces crimes qui sont également des crimes contre la mémoire et contre l’histoire".

Ce rassemblement a été organisé par le Collectif du 17 octobre 1961 avec le concours de plusieurs associations qui militent pour la reconnaissance des crimes coloniaux comme 4 ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis  Contre la Guerre), 17 octobre 61 contre l'oubli, ACCA (Association Contre le Colonialisme Aujourd'hui), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, Comité Vérité et Justice pour Charonne, Fondation  Frantz Fanon, LDH (Ligue des Droits de l'Homme) et le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'amitié entre les peuples), etc.

Des organisations syndicales ont également participé à ce rassemblement, notamment la CNT (Confédération Nationale du Travail) et l’URIF-CGT (Union Régionale Ile de France de la CGT), ainsi que des partis politiques comme Alternative Libertaire, EELV (Europe Ecologie les Verts), Ensemble, PCF (Parti Communiste Français), PG (Parti de Gauche).

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.