Monde

Retraites des anciens présidents en France : Une vie dorée aux frais de la République ?

Publié par Cherbal E-M le 13-11-2017, 16h39 | 35
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Pas très bien précisées, mal cernées,  objet de tous les tabous, les dépenses consenties par le trésor public pour les retraites des anciens présidents de la République française  continuent de nourrir un imaginaire fait de visions le plus souvent  étriquées. 

Le parlementaire socialiste René Dosière ainsi que le site d’information français Mediapart  en savent un bout, eux qui ont tenté, l’année dernière,  de soulever la question de la rémunération de ces personnalités et de leurs coûts pour les finances publiques,  sans trop parvenir à soulever totalement le voile sur la question. 

Le site du journal Paris Match s’est ainsi amusé à faire un examen comparatif des niveaux de vie des anciens présidents français et américains, dans un papier mis en ligne en juin 2016 : « Les données compilées par Data Match, à partir de sources officielles aux Etats-Unis et des informations obtenues par le député René Dosière et par Mediapart en France, montrent que les ex-locataires de l’Elysée sont particulièrement bien lotis », avance le site de ce journal, ajoutant que « les dépenses de sécurité exceptées, ils coûtent en moyenne beaucoup, beaucoup, plus cher que les ex-présidents de la première puissance mondiale.» 

Cette source rappelle tout de même que, d’habitude ce sont les Américains qui se distinguent par leurs niveaux de dépenses impressionnant, notamment quand il s’agit de campagnes électorales, avec un montant cumulé pour les démocrates et républicains de près de 793 millions de dollars mobilisés pour les élections présidentielles de novembre 2016. 

Cependant la transparence qui semble caractériser le financement de  la vie politique dans le pays de l’Oncle Sam contribue à démystifier la question et  à la rendre facilement intelligible pour le simple citoyen. Ce qui ne semble pas être le cas en France, où, écrit ce même site, le « flou entretenu sur le traitement des anciens chefs de l’Etat contraste avec la transparence américaine. »

Les Américains ont pris a question à bras le corps depuis 1958,  après que  l’ancien président, le démocrate Harry Truman, sorti de la Maison Blanche  cinq années auparavant,  confronté à une crise financière que les ventes de son livre n’ont pu surmonter ait  dû se résoudre à vendre ses biens immobiliers pour vivre. Soucieux, depuis de ‘’maintenir la dignité de la fonction’’, le Congrès a voté le Former Presidents Act par lequel il « pose les conditions de leurs retraites, définit les avantages et supervise les dépenses», rapporte le site de Paris Match,  expliquant que le Congrès demeure maitre à bord quand il s’agit de ces dépenses qu’il contrôle régulièrement et ajuste selon les nécessités de chaque cas : ainsi a-t-il décidé en 1974, suite à la démission forcée de Nixon, que, même un président démissionnaire, ouvre  droit à une retraite à vie. 

Il en va autrement en France où la question reste encore en grande partie taboue, même si la requête tenace et  coriace du député de l’Aine  en 2016  a fini par faire tomber une partie du voile. Mais pas la totalité tant les reposes des administrations gouvernementales ont mis du temps à venir - plus de 17 mois- et que les informations pertinentes lui sont parvenues par des voies de fuite. 

La philosophie qui   sous-tend la question en France, repose sur un principe, résumé par le député René Dosière, selon lequel, les anciens présidents français étant dépourvus de ressources, il est du devoir de l’Etat de les mettre à l’abri du besoin. Mais en soulevant la question de  manière publique, le député et la pesse ont levé un coin de  voile sur des pratiques discutables. 

Le site d’information Mediapart a ainsi pu obtenir des informations précieuses sur le sujet après moult démarches et notamment un recours, en 2014, auprès de la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada). On s’aperçoit, en effet qu’il y a des écarts de dépenses importants dans les dépenses allouées aux anciens présidents, notamment en matière de communication et de  sécurité. 

« Ainsi les dépenses de communications varient du simple au triple entre Valéry Giscard d’Estaing (6000 euros) et Nicolas Sarkozy (19 700 euros), comme celles pour les impressions et les photocopies entre Jacques Chirac (3800 euros) et Nicolas Sarkozy (13 200 euros) », souligne le site du journal Paris Match.

En plus de cela, explique le député socialiste,  le raisonnement  qui a toujours prévalu pour faire tut supporter par le budget de l’Etat « est rendu caduc avec Nicolas Sarkozy, qui exerce ses fonctions d’avocat et qui donne, à l’américaine, des conférences rémunérées », relève le même site.

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