Une semaine de prévention et de sensibilisation des citoyens sur le danger de l’asphyxie et sur les comportements à adopter pour préserver les vies humaines, est organisée à compter de mercredi par la Protection civile sur l'ensemble du territoire, indiquent les services de ce corps dans un communiqué.
Des journées portes ouvertes seront organisées, à cette occasion, au niveau de toutes les unités de la Protection civile, au moment où des caravanes locales sillonneront les différentes localités du pays pour assurer une information de proximité en direction des citoyens et les prémunir contre les multiples dangers pouvant les exposer aux erreurs de prévention en matière de sécurité.
Pour sensibiliser davantage le grand public, les citoyens ainsi que les associations sont, en outre, invités à se rapprocher des services de la Protection civile au niveau de toutes les wilayas du pays, pour participer à ces activités.
Chaque année, plusieurs cas de décès par asphyxie, causés par les gaz de combustion, sont enregistrés sur le territoire national, indiquent les services de la Protection civile dont les statistiques révèlent que durant l'année écoulée (2016) plus de 1.140 interventions ont été effectuées pour prendre en charge des personnes incommodées ou intoxiquées par les gaz brulés ou par l'inhalation de monoxyde de carbone.
De plus, 117 décès ont été enregistrés, alors que 79 personnes ont perdu la vie, au cours des dix mois (janvier-octobre) de l’année en cours. La majorité des décès par asphyxie causés par des gaz sont dus à une erreur de prévention en matière de sécurité, signale-t-on.
Ces erreurs se résument, en général, dans la mauvaise ou le manque de ventilation, la non-conformité des équipements de chauffage, ou encore le mauvais montage et mise en £uvre de ces équipements par un personnel non qualifié.
93 personnes décédées par asphyxie et 1.816 autres secourues
Au total 93 personnes sont mortes asphyxiées et 1.816 ont été sauvées entre janvier et septembre de l'année en cours, a indiqué mercredi, un responsable de la Direction générale de la Protection civile, à l'occasion du coup d'envoi de la campagne de sensibilisation sur le danger de lÆasphyxie et sur les comportements à adopter pour préserver les vies humaines. "Sur un total de 1.211 interventions liées à l'asphyxie, 93 personnes sont décédées et 1.816 autres ont été sauvées entre janvier et septembre 2017.
Comparé à l'année 2016, nous pouvons dire que le nombre d'intervention a augmenté de 53,37%. De même pour le nombre de décès (+17,72%) et des personnes secourues (+70,51%)", a déclaré le Sous-directeur des statistiques et de l'information, le colonel Farouk Achour, dans une conférence de presse.
M. Achour a souligné que les interventions ont concerné 42 fois des asphyxies par confinement d'air (dans les puits), 188 par gaz naturel et gaz butane, 141 fois par obturation des voies respiratoires et 722 fois par gaz naturel gaz carbonique. Pour ce qui est du décès par types d'asphyxies, le même responsable a cité 13,97% par confinement d'air, 4,30% autres asphyxies, 9,67% par gaz naturel gaz butane et 72,04% par gaz naturel gaz carbonique.
Sur ce dernier point, le colonel Achour a précisé que le monoxyde de carbone est un gaz issu de la combustion de substance diverses (bois, gaz, charbon..etc) et qui cause "plus de 250 décès par an". "Une petite quantité de CO dans l'air peut provoquer une asphyxie. En effet, 0,1 % , a-t-il dit, de CO dans l'air tue en une heure. 1% tue en 15 minutes et un taux de 10% de CO dans l'air tue immédiatement", a-t-il averti.
Concernant les principaux responsables d'émission de ce gaz mortel, ledit responsable a cité les chaudières, pôles, chauffe-eau à gaz et autre gazinières défectueux, mal réglés ou mal entretenus ainsi que les gaz d'échappement de voiture. Le colonel Achour a indiqué que face aux risques majeurs, il s'avère indispensable de développer une culture du risque au sein de la population de manière à la préparer à affronter physiquement et mentalement ces risques, à travers notamment des caravanes de sensibilisation à l'échelle nationale.
De son côté, M. Kouli Samy, responsable au niveau de la direction de la qualité et la consommation au ministère du Commerce, a souligné que son département avait enregistré auparavant plus de 90% du taux de non-conformité des appareils, mais depuis juillet 2017, cette situation a régressé.
"Auparavant, le taux de non-conformité dépassait les 90%, mais, aujourd'hui, nous avons constaté que nous pouvons mettre certains appareils en conformité alors que d'autres ont été retirés du marché, qu'ils soient locaux ou importés", a-t-il déclaré, estimant que le nombre effarant de décès par le gaz de monoxyde de carbone interpelle tous les secteurs concernés.
"Nous allons accentuer notre campagne de sensibilisation au niveau des zones nouvellement couvertes en gaz naturelle, car les citoyens ne connaissent pas les dangers qui peuvent en découler suite à un mauvais usage ou à des appareils défectueux", a-t-il dit.