Histoire

France-Algérie : Le dossier des crânes de résistants algériens est venu réveiller «la séquence sanglante» de la colonisation

Publié par DKNews le 22-12-2017, 15h46 | 54
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Le dossier des crânes de résistants algériens est venu réveiller la «séquence sanglante» de la colonisation française, a affirmé mercredi à Paris, l'historien Benjamin Stora qualifiant la question mémorielle entre la France et l'Algérie de «très lourde».

«La question des crânes de résistants algériens, détenus au Musée de l'homme de Paris depuis près de deux siècles, est venue réveiller cette séquence sanglante de la colonisation et de cette guerre de conquête poursuivie 20 ans après le Traité de la Tafna, signé par l'Emir Abdelkader en 1837», a-t-il expliqué dans une intervention au colloque organisé par l'association «Espace national Histoire et Mémoires Guerre d'Algérie» (ENHMGA), intitulé «Guerre d'Algérie : l'histoire, les mémoires».

L'intervention de Benjamin Stora, ayant pour thème «Les mémoires blessées de la guerre d'Algérie», a tenté d'apporter des réponses à la problématique de l'apaisement des mémoires entre les deux pays, malgré, 60 ans après, la publication d'une multitude d'études et de recherches.

«Dans le traitement du dossier mémoriel entre la France et l'Algérie, il ne faut jamais oublier les Algériens qui ont vécu la colonisation et la guerre d'Algérie de manière très dure, notamment avec les exactions, les tueries, les déportations de la population qui était essentiellement paysanne», a-t-il expliqué.

Pour Benjamin Stora, l'histoire commune des deux pays a été bâtie différemment sur des socles nationalistes différents, soulignant que si le nationalisme français s'est construit sur le colonialisme et la conquête de l'Algérie, le nationalisme algérien s'est construit, pour sa part, sur le refus du colonialisme, et la guerre de libération «a légitimé la nation qui s'est constituée dans le temps», d'où, a-t-il poursuivi, la difficulté mémorielle qui est «très lourde» pour les deux pays en raison du «choc de deux nationalismes».

Il a expliqué dans ce contexte qu'il est «quasi impossible d'écrire une histoire commune, parce qu'il y a des histoires parallèles qui se sont construites dans le rapport entre une société dominée (Algérie) qui a gagné en fin de course et une société dominante (France) qui est vaincue», admettant que cette histoire «peut être partagée», mais «il va falloir du temps».

Toutefois, il a reconnu que malgré cette difficulté, la coopération entre les deux pays sur la question mémorielle est «importante», tenant pour preuve les dernières annonces du président français Emmanuel Macron, faites à Alger lors de sa visite, au sujet de l'accord favorable de son pays pour restituer à l'Algérie les crânes des 36 résistants algériens et donner les copies des archives d'avant 1962.

Le colloque organisé par l'ENHMGA, est le deuxième du genre en l'espace de deux mois, dans le cadre du programme de l'association pour faire connaître  aux Français la réelle histoire de la guerre de libération nationale et de la colonisation française.

Le premier sur «La guerre d’Algérie au cinéma»  tenu en octobre dernier, a mis en relief le problème de la censure en France sur la guerre qui a continué même après l'indépendance de l’Algérie.

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