Actualité

Fiscalité - Hausse des tarifs des carburants : L’impact sur le pouvoir d’achat sera "négligeable" (DGI)

Publié par DKNews le 30-12-2017, 17h25 | 73
|

La hausse des prix des carburants, introduite par la loi de finances (LF) 2018, aura un impact "négligeable" sur le pouvoir d’achat des citoyens ainsi que sur les prix des transports, a assuré samedi à Alger le Directeur général des impôts Mustapha Zikara.

"La hausse des prix des carburants n’est pas aussi dramatique comme veulent le faire croire certains" , a-t-il estimé lors du Forum d’Algérie-Eco.

Il a assuré que l’impact sur les prix des transports et sur d’autres produits sera "négligeable" surtout que beaucoup de secteurs, dont l’Agriculture et la Pêche, bénéficient de subventions sur le coût des carburants et celui du transport.

Pour le transport en commun, il a rappelé qu’un fonds spécial, alimenté par la taxe sur les véhicules neufs, est destiné à soutenir le transport en commun et absorber, par conséquent, l’impact des augmentations des tarifs des carburants.

A rappeler que la LF 2018 a introduit une augmentation de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) applicable sur les carburants. Cette hausse est de 5 DA/litre pour l’essence et de 2 DA/litre pour le gasoil. M. Zikara a noté, à ce titre, que la loi de finances, même si elle vise l’amélioration des recouvrements et des recettes fiscales, reste une "loi de solidarité" qui tient compte des directives du Président de la République pour ce qui est de la préservation du pouvoir d’achat des citoyens.

Il a fait remarquer que, parallèlement à la hausse de certaines taxes, la LF a d’autre part "renoncé à des recettes" à travers des exonérations ou des réductions fiscales destinées à encourager la production nationale.

Quant à la hausse des prix de certains produits, constatée depuis quelques mois, le DGI a pointé du doigt la spéculation pratiquée par des commerçants qui augmentent spontanément les prix en faisant croire aux consommateurs que la loi de finances en était l’origine.

Sur le dossier des réformes des subventions, il a affirmé que l’ère des subventions généralisées sera bientôt révolue. "Nous assistons à l’ère de la fin des subventions tout-azimuts.
Cependant les plus démunis continueront à être soutenus", a-t-il dit.

Interrogé sur le manque à gagner en fiscalité qu’allait engendrer la suspension de l’importation d’un millier de produits, décidée tout récemment par le Gouvernement, il a minimisé l’impact d’une telle mesure sur les recettes de la DGI qui va quand même procéder, selon lui, à évaluer l’impact de cette mesure.

Il a annoncé par la même qu’un groupe de travail, regroupant les cadres de la DGI et ceux de la Direction générale des Douanes (DGD) , sera installé au niveau du ministère du Commerce pour discuter de nouvelles mesures à mettre en place pour protéger davantage la production nationale.

A une question sur la faible contribution du secteur privé dans les dépenses budgétaires, il a fait remarquer que cette dépense s’appuyait de plus en plus sur les financements temporaires provenant des banques publiques et des entreprises, en soulignant que "quatre entreprises privées sont parmi les dix premières entreprises qui financent le budget de l’Etat" .

L’Algérie compte 10 millions de salariés

Evoquant le climat des affaires en Algérie, et plus particulièrement la pression fiscale, qualifiée de contraignante par certains cabinets étrangers, M. Zikara a assuré que l’Algérie reste parmi les pays les plus compétitifs dans le bassin méditerranéen en matière de pression fiscale.

Quant aux rapports du Dowing-business, le premier responsable de l’administration fiscale estime que le Dowing-business "n’est pas une référence" puisqu’il s’appuie, selon lui, sur  des informations souvent erronées, présentés par des cabinets privés qui n’ont pas une très bonne relation avec la DGI.

Questionné sur l’IRG (Impôt sur le revenu global) qui serait "trop élevé" en Algérie, le responsable a souligné que cet impôt générait l’essentiel des impôts directs non pas à cause de son taux mais en raison du nombre élevés des salariés. Un quart de la population algérienne, soit 10 millions de personnes sont des salariés, a-t-il avancé en faisant remarquer qu’une baisse de l’IRG ne signifie pas systématiquement une hausse du salaire net.

A une question pour connaître les régions qui contribuent le plus aux recettes de la DGI, il a fait savoir, qu’après la Direction des Grandes Entreprises (DGE) qui représente à elle seule 60% des recouvrements, la Direction des impôts d’Alger-centre, suivie de celles des régions de Sétif, d’Oran et de Blida sont classées les premières en la matière.

Sur l’évasion fiscale, M. Zikara a dit ne pas disposer de chiffres, même s’il a assuré que le nombre de plaintes déposées en 2017 a augmenté par rapport à 2016 , ce qui dénote, selon lui, de l’amélioration de l’efficacité de l’administration fiscale et non pas de la hausse du degré d’évasion fiscale.

 "L’impôt sur la fortune n’a pas été abandonné" 

Revenant sur l’impôt sur la fortune (ISF), proposé par le projet de LF 2018 avant d’être annulé par la commission des finances de l’APN, M. Zikara a assuré que l’introduction de cet impôt  n’a pas été abandonnée "mais a été seulement différée " pour deux ou trois ans.

Ce report de l’application de l’ISF a été dicté par le souci des députés de permettre à l’administration fiscale de "gagner en équité et en efficacité durant deux ou trois ans", a-t-il soutenu.

"Les membres de la commission nous ont proposé de revenir avec ce dispositif (l’ISF) dès que la l’informatisation des services fiscaux sera terminée et dès que la DGI sera entièrement prête" à son application, a-t-il poursuivi en avançant à ce titre que "le papier allait complètement disparaitre de l’administration fiscale en 2020" .

Il a cependant souligné que l’ISF constituait surtout "un impôt psychologique et de solidarité" et non pas un moyen de faire augmenter sensiblement les recouvrements fiscaux puisqu'il porte sur des personnes déjà imposées.

"Il ne faut pas perdre de vue qu'une personne qui paye un impôt sur la fortune ou sur le patrimoine, est d’abord une personne qui paye lourdement ses impôts, l’IRG étant, à lui seul, à 35%, a-t-il noté.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.