Régions

Khenchela : Yennayer, une fête féminine par excellence

Publié par DKNews le 10-01-2018, 16h24 | 32
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Le nouvel an Amazigh ou "Ikhfou oussegas", "Amenzou anninar" ou encore "Yennar", premier mois du calendrier Amazigh, est célébré à Khenchela par de multiples rites et traditions transmises surtout par les grand-mères auréssiennes.

Les manifestations de cette célébration ont certes pris beaucoup de recul sous les coups de l’urbanisation et de la modernisation mais certaines d’entre elles demeurent régulièrement reproduites par nombre d’archs de la wilaya de Khenchela.

Le dîner spécial Yennayer coïncidant avec le 12 janvier désormais institué journée nationale chômée et  payée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, restent toujours presque sacrosaint pour les familles khenchelies qui le désignent par "amensi anninar" qui signifie littéralement dîner de Yennar.

Dans la localité d’Ouled Oussif dans la commune montagneuse de Chélia aux sites forestiers féériques, l’ambiance de Yannar est particulièrement perceptible chez les femmes qui entament les préparatifs une journée ou deux à l’avance. "Elles faisaient le grand ménage en nettoyant les murs, en changeant les pierres du four de cuisson, en achetant de nouvelles marmites, tadjine et verres en terre cuite", se souvient Kamel Hanou, originaire de Bouhmama, un cinquantenaire très intéressé par le patrimoine amazigh.

 

Préparation de Yennar ... une affaire de femmes

 

Les efforts des femmes auréssiennes dans la création de l’ambiance festive de Yennayer sont tels que les vieux de Khenchela surnomme cette fête de "Fête des femmes’".

Pour Chérifa, 76 ans originaire de la région d’Ouled Oussif, le dîner de Yennar et tous les rituels qui le précèdent, l’accompagnent et le suivent sont très spéciaux et les aînées sont attachées à les honorer et ont grandi en les perpétuant.

La première tâche consiste à préparer à l’avance le couscous et l’aïch qui sera cuit avec du poulet ou, à défaut, avec du Khliâ (viande séchée), note cette septuagénaire qui précise que la sauce doit aussi inclure les fèves sèches qui symbolise la solidité et la robustesse de l’homme auréssien ainsi que certains légumes frais en augure d’une année agricole riche et abondante.

D’autres mets sont également préparés à l’occasion notamment R’fis, une pâtisserie traditionnelle à base de dattes molles, beurre de ferme et semoule en plus de "khoubzat Yennar" destinée aux très petits enfants d’à peine une année, souligne Mme Chérifa qui considère que le plus important de toutes ces traditions demeurent certainement la réunion de tous les membres de la famille autour de la même table dans une atmosphère baignant dans la convivialité.

 

Yennar, une occasion chargée de symbolique historique

 

Yennar marque l’anniversaire de la victoire du roi Sheshonq ou Chachnaq en 950 avant J.-C. sur le pharaon Ramsès et ses armées, a noté Mohamed Salah Ounissi, chercheur en histoire et patrimoine auréssiens et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.

Sur le plan social et économique, l’occasion du nouvel an agraire est un moment d’espoir en une nouvelle saison agricole et une sorte de fête agraire, a encore relevé Ounissi.

Pour ce chercheur, Yennayer fait partie d’une série de fêtes à forte charge symbolique et à dimensions sociales profondes à l’exemple de "Thifessouine" qui est la fête du printemps, Ansla qui célèbre l’avènement de l’été ou encore "Leftira" qui marque la période froide du fin de printemps et "Nissane" (fin avril) qui donne lieu à des rencontres de récitals poétiques et d’invocation des pluies.

La symbolique de yennayer est surtout liée à l’espoir en une année pleine de bienfaits et d’abondance, relève Ounissi qui assure que c’est ce renouveau que traduit la tradition de changer "Athafi ou Ingane" (pierres de cuisson) par d’autres nouvelles et l’habitude des femmes de placer sur le seuil des portes des maisons des herbes fraiches cueillis la veille dans la montagne.

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