Le président américain Donald Trump, a blâmé samedi le camp démocrate, lui faisant porter la responsabilité de l’échec des négociations sur la réforme migratoire, alors que ses propos sur les immigrés africains et haïtiens ont suscité une vague d’indignation à travers le monde."Je ne crois pas que les démocrates veulent vraiment un compromis sur (DACA), ils parlent tous mais ne font rien. C'est le moment, mais jour après jour, ils ratent la grande opportunité qui leur est offerte. C’est dommage ", a twetté Trump.
" L’Amérique d’abord " a-t-il écrit dans un autre tweet, en référence au programme (Deffered Action for Chilhood Arrivals) qui fait perdre, selon lui, des milliers d’emplois aux Américains.
Trump s’en est déjà pris aux démocrates les accusant début janvier de ne fournir aucun effort dans les négociations sur ce dispositif, mis en place par l’ancien président Obama pour empêcher l’expulsion des centaines de milliers de jeunes sans papiers.
Le président américain avait annoncé en septembre dernier la suppression de ce programme. Le Congrès dispose cependant d’un délai de trois mois, jusqu’à mars prochain, pour décider du sort des 800.000 jeunes migrants, arrivés aux Etats-Unis, alors qu’ils étaient enfants.
Les démocrates semblent déterminés à ne pas lâcher du lest sur ce dossier de même que sur la question des villes sanctuaires qui assurent une forme de protection aux migrants sans papiers.
Les discussions, tenues vendredi dans un climat tendu, sont davantage compliquées après les insultes racistes proférées jeudi par le président Trump à l’endroit des pays africains, d’Haïti et du Salvador. En outre, les démocrates ont clairement signifié qu’ils n’allaient accepter aucune modification du programme des visas de diversité qui accorde des visas de résidence permanente à des personnes venant des pays à faible taux d'immigration aux Etats-Unis.
Le maintien de ce programme, rappelle-t-on, a suscité jeudi le dérapage de Donald Trump lorsque, agacé par les remarques d’un sénateur sur les répercussions de sa suppression, a répondu sans mesurer la portée de son propos " pourquoi est-ce qu'on veut des gens qui viennent de tous ces pays de merde? ". Vendredi, il a reconnu avoir tenu des propos durs envers Haiti et les pays africains mais a démenti avoir utilisé l’expression " pays de merde " qui a suscité une vague d’indignation aux Etats Unis et à travers le monde.
Le sénateur Dick Durbin, l’un des principaux négociateurs démocrates, qui était présent à cette réunion, a indiqué dans une déclaration, rapportée par CNN, que le président avait répété plusieurs fois "ces propos haineux". Le sénateur républicain, Lindsey Graham, qui participait également à la réunion, a confirmé indirectement ce dérapage en déclarant :"suite aux commentaires du président, j’ai dit ce que j’avais à lui dire hier".
Les deux autres sénateurs républicains, Tom Cotton et David Perdue, qui étaient présents à la réunion ont publié vendredi une déclaration, soigneusement rédigée, pour tempérer quelque peu ces propos.
" On n’a pas souvenance que le président ait fait ces commentaires d’une manière spécifique, il a plutôt critiqué le déséquilibre dans notre système d'immigration actuel, qui ne protège pas les travailleurs américains et notre intérêt national", ont- ils souligné dans un communiqué, diffusé vendredi.