Les participants au colloque national sur Tamazight, focalisé sur le bilan de 24 ans d’enseignement de cette langue, ont fait une appréciation mitigée de l’expérience partagée entre une "évolution encourageante" des encadrements et des effectifs scolaires et sa diffusion géographique "lente, voire incohérente", mettant le doigt sur nombre de contraintes qui continuent encore a se dresser sur son parcours.
Organisé par la municipalité et le Haut commissariat à l’amazighité (HCA), en présence d’experts reconnus, notamment des enseignants de rang professoral, le rendez-vous, a donné l’opportunité à tous, de mettre le doigt sur les facteurs "restrictifs" et d’en appeler à une "stratégie plus volontariste" afin de lui assurer les meilleures chances de succès.
L’idée revenue en leitmotiv, s’est articulée principalement autour de la "redéfinition de la stratégie de cet enseignement avec des objectifs et des finalités posés clairement", a indiqué, dans son intervention, Cherifa Bilak, directrice de l’enseignement au H.C.A.
Plusieurs intervenants ont appelé néanmoins, dans ce contexte, à la prudence, notamment à "éviter la précipitation dans la mise en œuvre de sa généralisation qui, désormais, a atteint un point de non-retour" avec la constitutionnalisation de Tamazight et la mise en place de structures spécialisées, notamment la création de l’Académie de la langue et le Centre national de recherche en langue et culture Amazighes, déjà fonctionnel à l’université de Bejaia, dont l’avènement conjoint augure d’une meilleure prise en charge académique et pédagogique de la langue, ainsi que sa diffusion ordonnée et progressive à travers le pays, a-t-on considéré.
Programmé sur deux jours, l’évènement entend, par-delà le bilan de 20 ans d’expériences, sortir avec des recommandations pratiques qui soient de nature à enrichir la stratégie future visant la généralisation de l’enseignement en particulier et de la langue en générale.
