Actualité

La France a une dette envers les irradiés du Sahara

Publié par DKNEWS le 07-07-2018, 17h22 | 30
|

La France a une dette envers ces hommes et ces femmes, leurs enfants auxquels elle n’a apporté "aucune attention" sur leur sort de descendants des irradiés de Béryl, a affirmé samedi Louis Bulidon, un ancien appelé de contingent témoin des essais nucléaires français dans le sud algérien.

Le 1er mai 1962, la France a réalisé son second essai nucléaire souterrain à In Ecket, au nord de Tamanrasset ayant pour code Béryl, rappelle-t-on, auquel a assisté Louis Bulidon, auteur en 2011 de l’ouvrage de l’ouvrage "Les irradiés de Béryl: l'essai nucléaire français non contrôlé".

Lire aussi: Appel à consacrer le 13 février journée nationale des victimes des essais nucléaires 

"L’essai Béryl par la propagation accidentelle de son nuage radioactif a durablement irradié les populations Sahariennes, au premier rang desquelles les touaregs du Hoggar mais aussi les populations locales des oasis du sud algérien, du Mali, du Niger et à l'est jusqu'au Tchad", a-t-il affirmé, soulignant que les enfants et les petits enfants de ces populations "portent dans leurs gènes les séquelles de cette contamination radioactive comme tentent à le démontrer les études scientifiques récentes en France et en Angleterre".

Pour lui, après les accords d’Evian sur l'indépendance de l'Algérie, la France a "totalement" abandonné les victimes de son programme nucléaire à leur sort d'irradiés "vivant sur des sols durablement radioactifs comme ont pu le démontrer les prélèvements sur la végétation que nous avons effectué mes camarades et moi à l'époque après Béryl en nous déplaçant jusqu'aux frontières du territoire algérien".

"La France a une dette envers ces hommes et ces femmes, leurs enfants auxquels nous avons apporté aucune attention sur leur sort de descendants des irradiés de béryl. Comment oublier que nous avons ignoré totalement dans le passé la situation sanitaire de leurs parents exposés aux retombées de Béryl", a-t-il écrit dans son blog, appelant le président Emmanuel Macron à assumer "cet héritage".

L’ouvrage de Louis Bulidon (83 ans), un ingénieur chimiste affecté en décembre 1961 au Service Technique des Armées arme atomique, dans une base militaire dans le Hoggar, se veut un témoignage pour faire toute la lumière sur l'accident de l'essai nucléaire Béryl.

Lire aussi: Essais nucléaires français en Algérie: Il est temps d'effectuer des études

La France a réalisé plusieurs essais nucléaires dans le sud algérien, notamment à Reggane et à Tamanrasset. Une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a inspecté en 1999 les champs de tirs, demandant la fermeture de quatre zones interdites d’accès.

Le dossier des conséquences des essais nucléaires française et de l’indemnisation des victimes se trouve actuellement sur la table de négociations d’une commission algéro-française chargée de régler les questions liées à la mémoire.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.