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Sahara occidental : 2 commissions du PE réaffirment la non-souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental

Publié par Dk News le 25-11-2018, 16h07 | 6
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Les Commissions des Affaires étrangères, de  l’Agriculture et du développement durable du Parlement européen (PE) ont  réaffirmé que le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et  doutent de la conformité de l’accord agricole UE - Maroc aux arrêts de la  Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).  

La commission des Affaires étrangères du parlement européen (AFET) a  affirmé dans son avis adopté lors de sa réunion tenue à Bruxelles, mercredi  dernier, concernant l’amendement de l’accord agricole UE-Maroc que «cet  accord n'implique aucune forme de reconnaissance de la souveraineté du  Maroc sur le Sahara occidental, inscrit sur la liste des Nations unies  comme un territoire non autonome». 

Les eurodéputés ont affirmé, dans ce même avis, que la position de l’UE  demeure celle consistant «à soutenir les efforts des Nations unies pour  parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable au  conflit au Sahara occidental qui permettra l’autodétermination du peuple  sahraoui, conformément au droit international, à la Charte des Nations  unies et aux résolutions pertinentes de l'ONU». 

Soulignant qu'une réunion des deux parties impliquées dans le conflit, le  Front Polisario et le royaume du Maroc, se tiendra début décembre à Genève  à l'initiative de l'ONU et avec la participation de l'Algérie et de la  Mauritanie en tant que pays voisins et observateurs, la Commission des  Affaires étrangères du PE a réitéré, à l'occasion, son soutien «total» à  l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara  occidental, M. Horst Kohler, en plaidant pour des négociations, sans  conditions préalables et de bonne foi, entre les deux parties du conflit,  sous l'égide de l'ONU afin de parvenir à un règlement de la question  sahraouie.

 De son côté, la commission de l’Agriculture et du développement durable  (AGRI) du Parlement européen consultée également pour avis, a exprimé des  doutes sur l'accord UE-Maroc, évoquant sa «préoccupation» du fait que «la  Commission européenne n'a pas été en mesure de fournir des données fiables  et détaillées sur les importations préférentielles de produits en  provenance du Sahara occidental qui ont pu avoir lieu depuis l'arrêt de la  Cour de justice du 21 décembre 2016». 

La Commission de l'Agriculture de PE s’est interrogée également «sur le  préjudice pour le budget de l’Union des préférences accordées au cours de  la période concernée sans base juridique légale».  Relevant l’absence d'informations comparatives suffisantes, la Commission  de l’Agriculture a affirmé «douter» que la Commission européenne «soit en  mesure d'évaluer correctement l'impact du nouvel accord UE-Maroc proposé au  Parlement». 
 
Des eurodéputés dénoncent une volonté de passer outre les décisions de la CJUE

Dans ce contexte, le service juridique du Parlement européen a émis  récemment des doutes sur la conformité de la proposition d'amendement de  l’accord d'agricole UE-Maroc aux exigences de l’arrêt de la Cour de justice  de l'Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016, qui s'est prononcée sur  l'inapplicabilité des accords commerciaux entre l'UE et le Maroc au  territoire du Sahara occidental, insistant sur «l’impératif du consentement  du peuple sahraoui». 

Le service juridique du Parlement européen a souligné qu’il «n’est pas  certain que l’exigence de l’arrêt de la Cour dans l’affaire (de  l'amendement de l'accord d’agricole UE-Maroc) soit remplie».  

Plusieurs eurodéputés ont exprimé également leurs inquiétudes vis-à-vis  des négociations menées par la Commission européenne en vue d'inclure les  territoires sahraouis occupés dans l'accord UE-Maroc, dénonçant le «manque  de transparence» dans la démarche de la Commission européenne et sa volonté  de «passer outre» les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne  (CJUE).

D’autres eurodéputés ont réclamé un avis de la CJUE avant de soumettre le  projet d'accord UE-Maroc au vote au niveau de la commission du Commerce  international (INTA) prévu le 3 décembre et au niveau de la session  plénière du parlement européen prévu en janvier 2019.  Le ministre délégué sahraoui auprès de l'UE, Mohammed Sidati, cité par  l'Agence de presse sahraouie (SPS), a indiqué, pour sa part, que «le vote  de la Commission des Affaires étrangères du parlement européen, intervenu  mercredi dernier, sur la proposition de décision du Conseil relative à la  conclusion d'accord, sous forme d'échange de lettres entre l'UE et le  Maroc, ne signifie point la reconnaissance d'une quelconque souveraineté du  Maroc sur le territoire du Sahara Occidental».  

«Le Sahara occidental est un territoire autonome justiciable des  résolutions des Nations unies en matière de décolonisation», a souligné M.  Sidati, ajoutant que «malgré le forcing de la Commission européenne et de  certains Etats membres comme la France et l'Espagne, la commission des  Affaires étrangères du PE n'a pas manqué de souligner que cela ne  signifiait aucunement la reconnaissance d'une quelconque souveraineté du  Maroc sur le territoire du Sahara occidental». 

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