«Couleurs et lumières d’Algérie» est l’intitulé de l’exposition qui se tient depuis mardi soir à la Galerie des Arts d’Oran. Le doyen, des peintres de Constantine, Bachir Bouchriha, du haut de ses 75 printemps, invite le visiteur à découvrir ses £uvres versées dans le courant dit «hyper-réalisme».
Cette exposition, mise sur pied à l’occasion de la commémoration du 58e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, est la première de Bouchriha à être organisée à Oran. Quelque 25 toiles invitent le visiteur à un voyage à travers les différentes contrées et paysages de l’Algérie et de son patrimoine.
Par le biais de cette exposition, l’artiste fait découvrir un courant artistique, né aux Etats Unis d’Amérique vers la fin des années 70, l’hyperréalisme, «un courant pas très développé en Algérie», a-t-il commenté dans une déclaration à l’APS.
Les travaux de Bouchriha offrent d’abord une palette et un spectacle de couleurs plutôt qu’une mise en forme. L’£uvre se dévoile ensuite à celui qui aura pris le temps de mieux la regarder de plus près. La couleur devient ainsi le moyen du langage du peintre. Il crée une certaine harmonie visuelle correspondant à l’émotion qu’il ressent au moment où il entame une £uvre.
La photographie est aussi un élément essentiel du travail de Bachir Bouchriha. Il prend des vues de quartiers, des rues, des monuments, fixe des scènes de la vie quotidienne de l’Algérie profonde, de vues panoramiques, auxquelles il rajoute des ombres, des lumières et des couleurs afin d’apporter une beauté analogue à celle de la peinture traditionnelle.
C’est ce que traduisent du reste ses £uvres exposés à l’occasion de cet évènement. «Mes peintures sont minutieusement détaillées avec une structuration complexe de la surface peinte, qui crée l’illusion d’une réalité non-vue dans la photo d’origine», précise-t-il. La carrière de cet artiste septuagénaire, entamée une dizaine d’années après son entrée à l’école de beaux arts de Constantine, sa ville natale, en 1958, compte aujourd’hui un demi siècle de présence sur la scène artistique, entre expositions individuelles et collectives.
Mme Lekbad Hammou Fatiha, déléguée à la culture à l’APC d’Oran et organisatrice de l’exposition, estime que «le passage de l’artiste par les écoles des beaux arts de Constantine et d’Alger et sa formation en sciences géodésiques lui ont fait acquérir une expérience dans les subtilités techniques du métier, à travers principalement sa quête d’inventaire du patrimoine, source inaliénable des repères de la mémoire».
Bachir Bouchriha, quant à lui, dit puiser son inspiration des £uvres des grands artistes impressionnistes du 19e siècle tels que Manet, Sisley, Renoir, Cézanne, Van Gogh et Monet. «Pour ces illustres peintres, la lumière, l’ombre et la couleur étaient un moyen de retranscrire leurs perceptions et leurs visions intérieures», explique-t-il.