La fécondité diminue légèrement en France depuis 2015, une baisse générale qui concerne tous les âges et niveaux de vie, indique l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dans une nouvelle étude.
«La baisse de la fécondité touche aussi bien les femmes qui n’avaient pas encore d’enfant que celles qui en avaient déjà. Elle ne concerne toutefois pas les immigrées, dont la fécondité reste stable. Leur contribution à la fécondité globale se maintient à 0,1 enfant par femme», explique l'étude qui précise que l’indicateur conjoncturel de fécondité, qui oscillait autour de 2,00 enfants par femme entre 2006 et 2014., s’établit à 1,95 en 2015 et à 1,92 en 2016.
Pour l'INSEE, la baisse touche toutes les régions, à l’exception de la Guyane et de Mayotte où la fécondité augmente et de La Réunion où elle est stable, soulignant qu'en 2015 et en 2016, la fécondité diminue pour la plupart des âges et notamment aux âges les plus féconds. «Pour tous les âges avant 35 ans, la fécondité baisse chaque année depuis 2015. Avant 30 ans, la baisse déjà constatée par le passé s’accélère en 2015. La fécondité des femmes de 30 à 34 ans diminue également en 2015 et 2016, mais moins fortement que pour les plus jeunes», explique l'institut qui précise qu'entre 35 et 39 ans, la fécondité commence à baisser en 2016.
L'étude montre également que le recul récent de la fécondité concerne aussi bien les femmes qui avaient déjà un enfant que les femmes sans enfant, indiquant que pour les femmes qui avaient déjà un enfant, la probabilité d’en avoir un deuxième en 2015 ou en 2016 est plus faible qu’en 2013. Pour les naissances, 42 % des bébés sont des premiers enfants, 36 % des deuxièmes, 15 % des troisièmes et 7 % des enfants de rangs plus élevés. L'étude de l'INSEE explique aussi que la fécondité varie selon le niveau de vie.
«Les femmes appartenant aux 25 % des ménages les plus modestes ont une fécondité, à âge donné, plus élevée que les femmes un peu moins modestes qu’elles», précise-t-elle. La fécondité des femmes les plus aisées est plus tardive : elle est maximale à 31 ans, contre 28 ou 29 ans pour les femmes des autres catégories de niveau de vie.
Pour les femmes immigrées, la fécondité est stable, selon l'étude, soulignant qu'elle est en moyenne plus élevée que celles des non immigrées. Sa contribution à la fécondité totale en France reste limitée, de l’ordre de 0,1 enfant par femme.