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Yémen: un conflit en attente d’un règlement, l'espoir d'un dénouement se dessine

Publié par Dk News le 29-12-2018, 16h50 | 16
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Les efforts diplomatiques menés en 2018 en vue de la résolution du conflit au Yémen ont été couronnés par la signature d’un accord sur le cessez-le-feu à Hodeida et l’échange de centaines de prisonniers entre les belligérants.

Après une guerre fratricide, durant toute l'année écoulée, entre les troupes du Mouvement Ansarullah (Houthis) et l’armée gouvernementale, soutenue par une "coalition arabe" sous conduite saoudienne, les observateurs entrevoient un possible règlement politique à la crise dans ce pays devant permettre d’alléger les souffrances endurées par la population touchée de plein fouet par les conséquences de la guerre notamment la famine et les épidémies mortelles.

En plus de cessez-le-feu observée par les deux parties, une mission militaire de l'ONU se trouve sur place pour surveiller le respect de l'accord sur l'arrêt de combats, ce qui permet l'acheminement des aides à la population.

L’accord, arraché sous les auspices de l’ONU, en Suède, a donné espoir à la communauté internationale qu’une possible solution basée sur un règlement politique à la guerre est possible, d’autant plus que des consultations sont d’ores et déjà fixées en début 2019.

Cette perspective, souhaitée et soutenue par la communauté internationale, est jugée indispensable pour mettre un terme ce conflit, qualifié de "dévastateur" et de "véritable tragédie".

Avec son lot de victimes et de famine ayant touché plus de 20 millions de personnes, suite à la poursuite des combats, le conflit yéménite s’est davantage enlisé en 2018.

La paix a été compromise et les populations ont été lourdement éprouvées par cette guerre, qui aurait causé, selon les estimations de l’ONU, plus de 10 000 morts et 50 000 blessés depuis son éclatement en 2015, alors que plus de huit millions de personnes ont été atteintes par la famine.

Les quelques trêves, observées sous l’effet de la pression de la communauté internationale, n’ont pas permis pour autant d’atténuer un tant soit peu les souffrances endurées, aussi bien par les enfants, les femmes que les personnes âgées.

Chacune des deux parties campait sur ces positions et s’entêtait à défendre sa "suprématie" sur le terrain des combats.

Les combats s’intensifiaient, la communauté internationale impuissante

Devant cet état de fait, l’espoir de voir une paix durable aboutir relevait, selon les observateurs, presque de l’impossible, notamment après l’échec des derniers pourparlers de Genève, en septembre 2018, pour lesquels la communauté internationale s’était fortement mobilisée et impliquée.

Les conséquences de cette guerre dépassaient tout entendement, traduisant ainsi l’impuissance de la communauté internationale à trouver une solution à même d’atténuer les souffrances endurées par les populations yéménites.

Réclamant de nouvelles aides humanitaires, Mark Lowcock, haut responsable de l’ONU, affirmait que le Yémen restera "le théâtre de la plus large opération humanitaire au monde" et que celle-ci doit être encore plus importante en 2019, en raison de besoins de plus en plus croissants.

Près de 80% de la population du Yémen, soit approximativement 24 millions de personnes, avaient besoin d'"une forme ou autre de protection et d'une assistance humanitaire".

Al Hodeida assiégée, la situation humanitaire détériorée

La situation humanitaire au Yémen s'est détériorée à cause de l'insécurité régnant à Hodeida, par où transitent 70% des importations du pays.

Cette ville a été visée durant l’année 2018 par une importante offensive menée par les forces gouvernementales soutenue par la coalition en vue de la reprendre aux troupes Houthis, malgré les mises en garde de la communauté internationale quant aux conséquences d’une telle opération.

En outre, le conflit yéménite a engendré des épidémies et des maladies, dont le choléra qui a fait, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 2000 morts et près d’un million de personnes atteintes de diarrhée sévère dans les différentes provinces, alors que le pays était soumis à un blocus maritime, aérien et terrestre imposé par l’Arabie saoudite.

Au vu de cette réalité, des observateurs de la scène internationale ont estimé que le gouvernement yéménite et le mouvement "Ansar Allah" (Houthis) n’ont pas d’autre alternative au règlement politique du conflit, d’autant plus que les dernières démarches entreprises par l'émissaire de l'ONU, Martin Griffiths, ont donné de l’espoir que les deux parties pouvaient réellement surpasser les obstacles et s’inscrire dans la résolution pacifique de cette crise.

Ainsi, la conclusion d’un accord pour un cessez-le-feu à Hodeida et l’échange des centaines de prisonniers à l’issue des pourparlers de paix en Suède ont démontré que les belligérants pouvaient bien s’entendre et mettre fin à la tragédie.

Certes, le chemin vers la paix et la réconciliation reste long, mais il n’en demeure pas moins que le moment est "décisif" pour mettre fin à un conflit qui n’a que trop duré, dont l’option militaire a plutôt accentué le malaise et l’a rendu plus complexe.

"Il est temps de s'engager dans une solution politique définitive pour le Yémen", a affirmé, dans ce contexte, M. Griffiths, qui n’a montré aucun signe de désespoir depuis son engagement dans la médiation, malgré la complexité de sa mission.

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