Interview

«La bague de Kenza» ou le sceau de l’authenticité

Publié par CEM le 02-10-2014, 20h23 | 976
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«La bague de Kenza» est l'une de ces boutiques fabuleuses qui font la renommée de Paris la gourmande. Elle est le fruit d'une association entre Samira Fahim et L'Hassen Rahmani tous deux originaires d'Algérie.

C'est une caverne d'Ali baba dédiée aux pâtisseries algériennes qui vous propose une dégustation sur place dans un salon de thé traditionnel ou à emporter ; mais avant tout c'est un concept 100% algérien qui a explosé et qui connaît de plus en plus d'adeptes grâce à un accueil des plus chaleureux et à un service impeccable  mais surtout grâce à l'authenticité, la diversité et la qualité de ses  produits...

En effet, en plus de la vente des pâtisseries algériennes et des créations salées traditionnelles, il existe aussi un service traiteur,une épicerie fine qui propose à la vente des produits utilisés par les pâtissiers de «La Bague de Kenza» ainsi que des livres de leurs recettes etc..

Ainsi, «La Bague de Kenza» s'est implantée dans les quartiers incontournables de Paris, de la rue du Faubourg Saint-Antoine à la rue de la Convention, en passant par la rue Saint-Honoré. Aujourd'hui, l'enseigne compte plusieurs boutiques, dont la plupart sont dotées d'un salon de thé et d'un service traiteur afin de vous proposer une dégustation optimale.

Voici son histoire ... Où il est raconté comment la bague de Kenza fut perdue et retrouvée

 

Kenza était une petite fille de huit ans, alerte et vive, et il ne se passait pas un jour sans qu'elle demande à son père de lui garder dans la poche un morceau d'étoffe, une jolie pierre, un dessin ou encore un mouchoir.Un jour, Kenza confia à son père une bague dorée :

«De cette façon je ne la perdrai pas, lui dit-elle. Et tu me la rendras un peu plus tard».
Quand le père de Kenza voulut la reprendre, il chercha longtemps dans toutes ses poches mais ne trouva rien. Il lui dit :

«Je vais chercher encore et lorsque je la trouverai, je te la rendrai». Et le temps passa.
Le père de Kenza était très occupé parce qu'il était sur le point d'ouvrir un restaurant. Il désirait que tout soit beau et neuf. Les ouvriers travaillaient à repeindre les murs, à poser des carreaux, à installer les lumières.

Lorsque l'enseigne serait installée, il n'y aurait plus qu'à fêter l'ouverture...

Parce qu'il était impatient, le père de Kenza alla voir le chef des ouvriers et lui demanda quand l'enseigne serait installée. Ce dernier lui répondit :

«La semaine prochaine si tu veux. Dis-moi seulement ce qu'il faut écrire sur cette enseigne, je ne le sais toujours pas !»

Le père de Kenza avait beaucoup d'idées sur ce qu'il fallait écrire seulement aucune ne le satisfaisait vraiment. «Demain, promit-il, je te dirai ce qu'il faut écrire».

Le lendemain, le père de Kenza toujours hésitant, se préparait à rejoindre le chantier.
Préoccupé, il chercha son trousseau de clés  dans sa poche, le sortit, voulut choisir la clé qui fermait sa maison il remarqua alors qu'un anneau doré était accroché au porte-clés. Il regarda mieux et reconnut la bague de Kenza.

«Tiens..., se dit-il.La bague de Kenza !... Je l'ai retrouvée !»

Il se sentit joyeux mais trouva tout de même  la situation étrange. Après tout, cette poche-là, ne l'avait-il pas fouillée mille et mille fois ?... Il arriva sur le chantier et vit que les travaux avançaient bien. Le chef des ouvriers lui demanda :

«Alors, as-tu décidé de ce qu'il fallait écrire sur cette enseigne ?»
Et le père de Kenza répondit :

«J'ai décidé, bien sûr. Et je veux appeler cet endroit...  «La Bague de Kenza» !»
Lorsqu'il retrouva Kenza, il lui rendit la bague avec joie, Et le temps passa.
 
Où il est montré comment le rêve de Samira changea le cours de sa vie

Samira avait obtenu le diplôme de chirurgien-dentiste à Alger où elle travaillait depuis déjà dix ans, et elle mûrissait l'idée d'exercer ce métier en France. Elle vint donc à Paris et y  habita, puis elle se préoccupa d'obtenir l'équivalence nécessaire à son diplôme.

Tout aurait pu aller pour le mieux mais à mesure que le temps passait, elle se sentait de moins en moins sûre de vouloir cela. Une nuit, elle fit un rêve et ce rêve jeta le trouble en elle. Une petite fille lui apparut qui tenait un dessin. Le dessin était enroulé et noué par un ruban.

La petite fille s'approcha pour le lui tendre et quand Samira le prit, elle reconnut son diplôme de chirurgien-dentiste. En voulant le dérouler, elle reconnut plutôt son équivalence. Lorsqu'il fut tout à fait déroulé, elle put lire son nom et tout autour de son nom il y avait les plus beaux gâteaux d'Algerie.

A son réveil, Samira repensa à son rêve sans comprendre ce qu'il signifiait. Puis elle l'oublia. Quand vint la fin du jour, son téléphone sonna. C'était L'Hassen, le père de Kenza. Samira et L'Hassen avaient grandi ensemble dans le même quartier d'Alger, Hydra. Ils étaient restés bons amis et régulièrement ils se donnaient de leurs nouvelles.

«J'ai un restaurant et je veux monter une pâtisserie à la place. Je cherche un associé. Est-ce que tu veux être cet associé ?
- Il faut que je réfléchisse.
- Entre soigner des caries et vendre des gâteaux, qu'y a-t-il à réfléchir ?»
Ils rirent de bon cœur puis ils parlèrent longtemps du comment et du pourquoi. Et tandis qu'ils parlaient, le rêve de la nuit revenait à Samira.

Finalement elle lui dit :
«Les gâteaux que nous offrirons seront très beaux, très bons et de très grande qualité. Mais le plus important sera qu'ils fassent rêver !...» Comme L'Hassen l'approuvait, Samira changea le cours de sa vie.

7 questions au concepteur de la «Bague de Kenza»

DK News : En quelle année avez-vous ouvert votre premier magasin ?

L’hassen Rahmani : J'ai commencé par un restaurant en 1993 ; au départ c'était un restaurant (spécialités algériennes traditionnelles) avec ma mère comme cuisinière.

Pendant le mois de Ramadhan, on faisait les gâteaux traditionnels et ça a cartonné. Deux ans plus tard, c'est-à-dire en 1995 on a décidé de reconvertir le restaurant en patisserie (spécialité algérienne) et à cette époque, nous étions les seuls à le faire.
 
Donc vous avez réussi à faire connaître  et apprécier les patisseries algériennes ?
Ce concept a  réussi au-delà de nos espérances et effectivement cela  a permis de faire connaître toute la splendeur de la pâtisserie algérienne et on a vite compris que notre pâtisserie (algérienne) dépassait de loin les pâtisseries des autres pays. Nos grand-mères nous ont laissé un vrai trésor.
 

Quelle est votre principale clientèle?

90% de nos clients sont Francais. Par exemple en 2008 on a été choisi pour être le traiteur de la garden-party du 14 juillet  à l'Elysée en partenariat avec Dalloyau. Nous travaillons aussi avec beaucoup d'ambassades,nous fournissons des séminaires ...et sans oublier les fêtes : mariages etc..
Il y a même eu  des Français qui ont dégusté nos gateaux en pleurant parce que ça leur rappelait leur jeune âge en Algérie.
 
Avez-vous un plan spécial Ramadhan pour la communauté algérienne ?
 
Oui bien sûr; pendant les soirées du mois sacré, les plus grands artistes passent par «La Bague de Kenza». On organise des soirées familiales avec les plus grands comme  Guerrouabi Matoub allah yarhemhoum mais aussi Khaled, Mami, Idir, Kamel El Harrachi...
 
Vous avez commencé avec un seul magasin et maintenant où en êtes-vous?

On a commencé avec la première boutique à Paris rue Saint -Maur. Par la suite on s'est développé un peu partout par exemple on a des boutiques sises :  
 -Rue du Faubourg Saint-Antoine Paris
 -Rue de la Convention  Paris
 -Avenue Charles de Gaulle Savigny-sur-Orge
  -Place du Général Leclerc  Levallois-Perret
- Orly sud
- Lafayette gourmet
- Printemps Haussmann  
- Printemps Velizy
 
Avez-vous des franchisés ?


 Oui pendant les 3 dernières années on a eu 3 franchisés c'est- à-dire une moyenne  d’un franchisé par an et on est en train de s’étendre vers l'international où on verra l'ouverture prochaine des pâtisseries Bague de Kenza en Asie, aux Etats- Unis, au Mexique, en Malaisie, dans les  pays du Golfe....

 
Et pour ce qui est de votre implantation en  Algérie ?
 
Bien sûr qu'on est présent en Algérie; on a ouvert la première pâtisserie en 2009 et maintenant on est à 2 boutiques. On a un problème de personnel qualifié mais je dois dire que le climat d'investissement est plus que favorable car l'Algérie offre toutes les facilités pour investir.  Je le dis haut et fort : l'Algérie a beaucoup changé et s'est beaucoup développée et j'en suis fier et je compte lui apporter mon plus.  
* Propos recueillis
Par CEM

 

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