L'ex-ministre des Finances Tendai Biti, figure de l'opposition zimbabwéenne a été condamné lundi à Harare à payer une amende de 200 dollars pour avoir «proclamé illégalement» la victoire de son camp lors des élections générales du 30 juillet 2018, ont rapporté des médias.
«M. Biti a présenté ses résultats comme authentiques et son geste avait le potentiel de saper l'annonce officielle de la commission électorale (ZEC)», a estimé la juge Gloria Takundwa, citée par des médias. «Soit vous payez une amende de 200 dollars, soit vous passez sept jours en prison», a-t-elle dit s'adressant à l'accusé.
L'ex-ministre des Finances (2009-2013) dans le cadre d'un gouvernement d'union nationale a également été condamné à six mois de prison avec sursis.
Avant la proclamation officielle des résultats des élections, M.Tendai Biti, également avocat des droits de l'Homme, avait annoncé que son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), et son chef Nelson Chamisa avaient «remporté» les législatives et la présidentielle.
Dans la foulée, des partisans de l'opposition étaient descendus dans la rue pour dénoncer, selon eux, la «manipulation» en cours des résultats.
La ZEC avait finalement proclamé la victoire du parti au pouvoir, Zanu-PF, et du président sortant Emmerson Mnangagwa.
Toutefois, le MDC affirmait que les élections ont été «entachées de fraude», mais son recours devant la justice avait été rejeté. Au moment des fortes tensions électorales, M. Biti avait fui en Zambie voisine, où il avait demandé l'asile politique avant d'être remis aux autorités zimbabwéennes. Il avait finalement été remis en liberté sous caution. Candidat de la Zanu-PF, l'ancien vice-président Mnangagw avait été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle du 30 juillet, crédité de 50,8% des suffrages contre 44,3% pour son rival Nelson Chamisa.