La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le resserrement des recettes pétrolières dans un contexte économique mondial déprimé, que des exigences sociales et des programmes de développement local en cours.
Il n’était donc pas envisageable pour le président comme pour le gouvernement de balayer d’un revers de main les acquis sociaux, les projets de développement local, eux même accélérateurs de la croissance, encore moins de sacrifier le climat social. Pour autant, dans ses interventions, M. Bouteflika, qui a rappelé le contexte économique difficile que traverse le pays, a appelé les algériens à prendre conscience de cette crise, et, surtout, à ne pas gaspiller les ressources nationales.
Comme il a réaffirmé que les couches sociales les plus défavorisées resteront au centre des préoccupations de l’Etat, qui a toujours protégé cette frange particulière de citoyens.
Et, par les chiffres, cette loi de finances, qui va partir rapidement sur le bureau de l’APN, consacre la solidarité nationale face à la crise pétrolière, que les commentaires du président et ses orientations à l'issue de ce Conseil, ne laissent plus planer le doute: l'Algérie fait face à une difficile conjoncture économique, marquée notamment par une réduction de moitié de ses recettes d'hydrocarbures en 2015.
Et, il le dit : ‘’les pouvoirs publics doivent expliquer davantage à la population la gravité de la conjoncture financière que traverse notre pays comme tous les autres Etats producteurs d'hydrocarbures, ainsi que le caractère unique au monde de nos dépenses publiques d'investissements et de nos transferts sociaux". Et, fatalement, il a exhorté l’Exécutif à agir ''par toutes les voies appropriées pour contenir la croissance excessive de la consommation intérieure des produits énergétiques qui, à son rythme actuel, réduirait fortement les capacités disponibles à l'exportation et alourdirait la facture des carburants importés''. Et, même si les budgets d’équipement et de fonctionnement sont en baisse, il n’en demeure pas moins que les pouvoirs publics maintiennent pour 2016 l’intérêt aux transferts sociaux, qui sont même en hausse de 7,5 à 23% du budget de l'Etat, avec une enveloppe de 477 milliards de DA pour le soutien à l'habitat, 446 milliards de DA pour le soutien aux familles, dont 222 milliards de DA pour la subvention des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huile), ainsi que 316,5 milliards de DA pour le soutien à la santé publique. Même si les prix des carburants seront légèrement revus à la hausse pour équilibrer le budget du secteur énergétique, on ne peut ne pas relever cet effort important de l’Etat en direction des citoyens. Nul autre pays dans de pareilles conditions de stress financier, avec une baisse de moitié des recettes d’hydrocarbures, n’aurait fait autant de sacrifices, et, surtout, consacré tout son intérêt aux couches sociales défavorisées. C’est là l’empreinte du président Bouteflika, qui maintient une politique sociale avantageuse, en dépit de conditions financières difficiles.
Boualem Branki