C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le projet de révision constitutionnelle.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a tenu à préciser récemment que ces réformes ont également concerné, chaque fois que nécessaire, les institutions chargées de la préservation de la sécurité.
Le projet de révision de la constitution est en phase de finalisation ultime, avait affirmé le président de la république, dans un message à l'occasion de la célébration du 53e anniversaire de la fête de l'indépendance.
La consolidation de l'Etat de droit se poursuivra, au fil des réformes qui seront d'ailleurs confortées dans tous les domaines, par la révision de la Constitution, dont le projet est en phase de finalisation ultime, avait relevé le président Bouteflika à l'occasion de cette double commémoration, estimant qu'il importe de dire que l'Algérie n'est pas un champ de prédilection de la corruption.
L'Algérie « n'est pas et ne sera pas un espace d'injustice ou d'exclusion sociale, ces tares contre lesquelles le pays mobilise tous ses moyens. La politique publique de développement s'étend à toutes les contrées du pays, et les transferts sociaux à partir du budget de l'Etat sont d'un niveau incomparable dans le monde entier », avait-il également souligné.
« Ce sont-là quelques réalités parmi d'autres qui doivent être soulignées et dites pour nourrir la fierté légitime de notre peuple, et pour atténuer le poids de l'attente chez ceux de nos compatriotes dont des besoins fondamentaux n'ont pas encore été satisfaits », avait ajouté le chef de l'Etat.
Il en avait appelé également à la prise de conscience et à la mobilisation des Algériens pour parvenir rapidement à une économie plus forte et réaliser le parachèvement de la réforme politique démocratique, sans remise en question de la justice sociale, malgré les menaces que fait peser l'effondrement des cours du pétrole sur les moyens de l'Etat.
Le chef de l'Etat, après s'être félicité de la paix et la stabilité qui auront marqué, a-t-il dit, le pays en 2014 dans un environnement international et régional pourtant des plus incertains, a annoncé pour 2015 un parachèvement du chantier institutionnel par la révision de la constitution.
Les consultations pour cette révision constitutionnelle, entamées en 2011 et reprises à la mi-2014 avec la participation d'une grande partie de la classe politique et associative, devraient se poursuivre avec la participation de forces politiques jusque-là réticentes à s'y joindre.
Pour cela, a tranché le Président, la porte demeure ouverte devant ceux qui ne se sont pas encore associés à cette consultation qui reflète l'esprit même de la démocratie et qui est menée dans le respect des différences.
Le projet de révision de la Loi fondamentale « n'est pas au service d'un pouvoir ou d'un régime" mais "ambitionne, au contraire, de consolider les libertés et la démocratie », a encore plaidé le président de la République pour répondre aux différents détracteurs de cette initiative politique.
Plus encore, soutient encore le chef de l'Etat, le texte doit renforcer non seulement l'indépendance de la justice et les libertés mais aussi la place de l'opposition politique, dès lors qu'il s'agit, par la voie démocratique, de « réguler la compétition et même la contestation politiques », a-t-il tenu à expliquer en guise de message se voulant fort à l'adresse des parties les plus récalcitrantes à un projet censé être le plus consensuel possible.
Le Président avait affirmé que le processus de réformes politiques allait être accéléré, ce qui a été considéré par de nombreux observateurs comme un signal fort à l’égard de la classe politique de l’approche de l’échéance concernant la révision de la Constitution.
Le chef de l’Etat avait indiqué que l'Algérie se préparait «sérieusement» pour la révision de sa Constitution en se basant sur les résultats des larges consultations organisées à cet effet, précisant que l'objectif était de dégager un consensus autour des questions fondamentales et garantir l'efficacité des nouvelles dispositions constitutionnelles.
Il s’agit, dira le président de la République, de faciliter le processus d'ouverture de la société algérienne, en œuvrant à la préservation de sa stabilité et en lui épargnant les perturbations que connaissent différents pays du monde en cette ère marquée par de profondes mutations.
Les consultations menées avec les partis politiques et les personnalités nationales, ont fait dire à plusieurs d’entre eux que ce projet vise à jeter les «bases solides de l’Etat de droit, un Etat des libertés individuelles, collectives et des droits de l’Homme».
Ils ont estimé que l’amendement de la Constitution est une nécessité politique pour s’orienter avec confiance et sécurité vers un avenir meilleur, relevant que cette démarche est dictée par le souci d’offrir au pays une constitution qui préserve l’Etat contre toute secousse, balise la vie politique et assure la continuité du fonctionnement des institutions dans l’exercice de leurs missions constitutionnelles, de contrôle et de gestion, en élargissant les prérogatives du parlement et la consécration de son contrôle sur l’action du gouvernement.
Walid. B