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Le ministère russe de la Défense a affirmé samedi que les forces américaines continuent à «entraver» la volonté des déplacés syriens du camp de Rukban dans la zone d'al-Tanf de retourner à leurs lieux de résidence libérées du terrorisme par l’armée syrienne, ont rapporté des médias locaux.
S'exprimant lors d’une réunion conjointe tenue à Moscou sur le retour des personnes déplacées en Syrie, le chef du Centre national de contrôle de la défense de la Fédération de Russie, le général Mikhaïl Mezintsev, a affirmé que les forces américaines continuent à «entraver» la volonté des habitants du camp de Rukban de retourner à leurs lieux de résidence, ajoutant que «rien n’empêche les résidents du camp à rentrer chez eux, sauf les Etats-Unis, en s’efforçant à induire en trompant les syriens déplacées qu’il est impossible de quitter le camp», a indiqué l'agence syrienne Sana.
Selon le général russe, les forces américaines et des groupes terroristes continuent à «séquestrer» des milliers de Syriens dans le camp de Rukban pour des «objectifs politiques», empêchant ses derniers de retourner dans leurs zones libérées du terrorisme par l’armée syrienne, a ajouté la même source.
«Si les Etats Unis avaient permis aux Syriens déplacés dans le camp de Rukban d’en sortir vers les zones de contrôle de l’Etat syrien ou vers les centres d’hébergement temporaires créés par les deux parties russe et syrienne, elle perdra une carte de pression sur l’Etat syrien et ses alliés», a souligné encore M. Mezintsev, relevant que «Washington accusait toujours le gouvernement syrien d'être derrière le déplacement de ces personnes».
«La superficie géographique du camp constitue une artère vitale et stratégique sur la route reliant Damas à Baghdad, et c’est pour ce but que la base illégale de Tanf a été créée par les Etats Unis afin de couper les liens entre les deux pays «, a fait savoir, en outre, le responsable russe. Les autorités syriennes ont appelé, jeudi dernier, les déplacés du camp de Rokbane, dans le sud-est du pays, à rentrer chez eux, deux semaines après l'ouverture de deux couloirs humanitaires.
Le camp de Rokbane abrite quelques 50.000 personnes vivant dans un grand dénuement, dans une zone à la lisière de la Jordanie où les Etats Unis dispose d'une base militaire.
«La Syrie renouvelle son appel à nos frères dans le camp de Rokbane pour quitter ce camp et regagner leurs villes et villages», a exhorté une source au ministère syrien des Affaires étrangères citée par l'agence Sana, soulignant que «l'Etat mettra tous les services à la disposition de ces citoyens pour les transporter du camp vers leurs lieux de résidence». Cet appel intervient après l'annonce le 19 février dernier de l'ouverture de deux couloirs humanitaires depuis la région d'al-Tanaf afin d'évacuer les résidents du camp de Rokbane.
Et depuis, aucun civil ne les a empruntés, selon des témoignages de personnes à l'intérieur du camp et de responsables de l'ONU.
Le gouvernement syrien a accusé les Etats-Unis d'«avoir menacé et interdit par la force les citoyens syriens vivant dans le camp à le quitter», tandis que le coordonnateur humanitaire régional de l'ONU pour la crise syrienne, Panos Moumtzis, a confirmé, de son côté, l'absence de tout départ depuis le camp.
Le responsable onusien a souligné que «plus de 95% de ses résidents souhaitent revenir dans les zones sous le contrôle du gouvernement syrien».
Il a fait savoir, toutefois, que ces déplacés syriens ont des «craintes concernant certaines questions liées à leur protection».
«Ils veulent être sûrs qu'ils seront en sécurité», a-t-il insisté.