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Golan: après la décision de Trump, le Conseil de sécurité appelé à se réunir

Publié par Dknews le 27-03-2019, 16h10 | 9
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La décision du président américain Donald Trump reconnaissant officiellement la "souveraineté d’Israël" sur le Golan syrien a jeté un pavé dans la marre et poussé la Syrie à lancer un appel au Conseil de sécurité de l'ONU pour programmer prochainement une réunion extraordinaire afin de discuter de la question de la souveraineté de ce territoire occupé.

Damas a appelé mardi à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, suite à la décision des Etats-Unis, la veille, de "reconnaître la souveraineté d'Israël" sur ce territoire occupé depuis 1967 et annexé en 1981. Le président Donald Trump a signé lundi à la Maison Blanche le décret reconnaissant officiellement la "souveraineté d'Israël" sur le Golan.

Selon des sources diplomatiques, une date doit être déterminée par la présidence du Conseil de sécurité pour la tenue de la réunion pour discuter de la question de la souveraineté du Golan. La France, qui la tient en mars, peut donc la convoquer d'ici à  dimanche. Sinon, à partir de lundi, ce sera le tour de l'Allemagne de la programmer. Il n'y a pas de certitude que la réunion ait lieu, a néanmoins relevé un diplomate. Il suffirait qu'un des 15 pays membres du Conseil demande un vote de procédure, et que lors de ce vote neuf pays s'opposent à sa tenue.

Mardi matin, lors d'une réunion mensuelle consacrée au conflit israélo-palestinien, plusieurs membres du Conseil avaient laissé transparaître leur exaspération face au choix des Etats-Unis de briser le consensus international. Des résolutions de l'ONU attribuent à la zone un statut de "territoire occupé" illégalement.

Ces Etats dénoncent la politique du "fait accompli" suivie par la Maison Blanche, qui avait déjà décidé en 2018 de considérer  unilatéralement El Qods occupée comme capitale d'Israël. En particulier, les cinq pays européens membres du Conseil (Allemagne, France, Royaume-Uni, Belgique et Pologne) avaient rappelé dans une déclaration solennelle qu'ils ne reconnaissaient "pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés par Israël depuis juin 1967, incluant le plateau du Golan".

"L'annexion d'un territoire par la force est interdite par le droit international", avaient-ils souligné. "Toute déclaration sur un changement unilatéral de frontière va à l'encontre des règles sur l'ordre international et la Charte des Nations unies". Lors de la discussion, l'ambassadeur français François Delattre avait dénoncé de manière virulente l'attitude de Washington.

Craintes d'une nouvelle vague de tensions au Proche-OrientLa récente prise de position du président américain qui n'est pas à sa première sortie médiatique controversée a suscité une vive réaction internationale. La Syrie, la Russie ainsi que plusieurs Etats arabes ont rejeté lundi la décision des Etats-Unis de reconnaître la "souveraineté" d'Israël sur la partie occupée du Golan syrien. De son côté Damas l'a qualifiée de "violente attaque contre l’intégrité territoriale de la Syrie".      

Dans une première réaction à la décision américaine, la Russie a dit craindre une "nouvelle vague de tensions" au Proche-Orient. "Malheureusement cela peut conduire à une nouvelle vague de tensions dans la région du Proche-Orient", a averti la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

L'Arabie Saoudite, traditionnel allié de Washington, e elle aussi condamné la décision de Donald Trump de reconnaître l'annexion par Israël du plateau du Golan, y voyant une violation du droit international.

Ce pays "exprime son rejet ferme et condamne la déclaration de l'administration américaine reconnaissant la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan syrien occupé" alors que le président iranien Hassan Rohani a accusé mardi Donald Trump de "colonialisme.

Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit, a jugé la décision de M. Trump "nulle et non avenue dans le fond et la forme".

Le Koweït a estimé, de son côté que la décision américaine n'aiderait pas à l'établissement de la paix et remettait en cause le rôle des Etats-Unis en tant que médiateur. La Jordanie a dénoncé une "décision unilatérale qui provoquerait davantage de tensions dans la région". A Beyrouth, le ministère des Affaires étrangères a rejeté une mesure qui "viole le droit international et nuit aux efforts pour une paix juste".

Pour ce qui est du ministère canadien des Affaires étrangères, il a réaffirmé qu'Ottawa ne reconnaît pas la souveraineté israélienne sur le plateau syrien du Golan et qu'il n'a pas changé sa position à ce sujet.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a carrément condamné la reconnaissance par les Etats Unis de la "souveraineté" d'Israël sur le plateau syrien occupé du Golan, y voyant "une consécration du fait accompli et une légitimation de l'occupation israélienne du Golan". Cette mesure "constitue une violation flagrante de la légalité internationale et des résolutions des Nations Unies".

Les Nations Unies ont de leur côté affirmé lundi que le statut du Golan syrien n’a pas changé et qu’elles considèrent toujours "l’annexion de ce territoire par Israël comme nulle et non avenue".

Dans une résolution adoptée en 1981 par le Conseil de sécurité, les 15 membres de l’instance suprême de l’ONU ont réaffirmé à l’unanimité que "la décision d'Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration sur le plateau du Golan syrien occupé est nulle et sans effet juridique sur le plan International".

L'entité israélienne a occupé une grande partie du Golan syrien (1.200 km2) lors de la guerre israélo-arabe de 1967, avant de l'annexer en 1981. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

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