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Guerre informatique entre l’Amérique et la Chine :Nouveaux crépitements de claviers

Publié par Samy yacine le 24-05-2014, 17h01 | 46
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Alors que l’on croyait la guerre informatique entre  la  Chine et les Etats Unis en pleine accalmie suite notamment à des négociations de haut niveau entre les responsables politiques des deux pays, voilà que les hostilités reprennent subitement.  

Après la condamnation, la semaine écoulée, en Pennsylvanie de  cinq officiers chinois par la justice  pour des ‘’faits d’espionnage informatique, économique’’, Pékin s’aperçoit de suite que le système d’exploitation Windows 8 de Microsoft n’est plus sûr et décide de l’interdire dans ses administrations. Ceux qui pensaient en avoir fini avec cette guerre informatique entre deux géants de l’espace numérique sont aussitôt contraints de réviser leur analyse  sur un conflit qui dure déjà depuis longtemps et qui risque de connaître de nouveaux développements.  

Cette fois ci, les responsables américains ne sont pas allés de main morte  pour appuyer les accusations pour « piratage informatique » et « espionnage économique » prononcées contre les responsables militaires chinois même si les observateurs sourient devant  cette action qui ne semble avoir aucune chance d’aboutir dans la mesure où Pékin n’est pas prêt de livrer ses soldats .

 « Pour la première fois, nous allons révéler les visages et les noms derrière les claviers qui furent utilisés à Shanghai pour voler les entreprises américaines », annonce fièrement l’adjoint au ministre de la justice américain John Carlin, cité par l’AFP.

Le tribunal de Pennsylvanie qui a prononcé la condamnation pense ainsi avoir mis la main sur ceux qu’il estime être à l’origine d’attaques informatiques commises entre 2006 et 2014, à savoir des membres de la fameuse ‘’Unité 61398 ‘’, du nom de code attribué par les américain en 2013 à ce qu’ils supposent être une unité d’élite informatique de l’armée chinoise dont le siège aurait été repéré à Shanghai par Mandiant,

une société américaine spécialisée en sécurité informatique qui aurait, selon le site 01net.com, « poussé ces recherches jusqu’à indiquer précisément le bâtiment à Shanghai depuis lequel les soldats-hackers chinois opéraient. » La justice américaine qui a dévoilé les noms des officiers chinois  incriminés notent qu’ils sont poursuivis  pour des faits de vols  « de secrets commerciaux d'entreprises américaines spécialisées dans l'énergie nucléaire ou solaire ou encore dans la métallurgie. » 

Enfonçant le clou, le ministre américain de la justice souligne, d’après 01net.com : « L'éventail des secrets commerciaux et autres informations sensibles volées dans cette affaire est important et exige une réponse agressive », appelant à une concurrence économique équitable, loin de celle pratiquée  par des entreprises publiques chinoises qui, à ses yeux, comptent sur  « la capacité d'un gouvernement à espionner et voler des secrets commerciaux ». 

Dans l’euphorie de cette ‘’grande prise’’, James Comey, le directeur du FBI se joint à la partie pour  dénoncer le fait que, d’après lui,  « pendant trop longtemps, le gouvernement chinois a utilisé le cyber-espionnage de façon éhontée pour obtenir des avantages économiques pour ses industries d'Etat ».

Immédiatement après cet emballement  médiatico-judicaire, la Chine a organisé une riposte en trois temps. Au niveau politique les  autorités de Pékin ont stigmatisé le manque de transparence des Américains, voire même leur ‘’hypocrisie’’.

Ainsi, l’AFP relève-t-elle ce passage d’un communiqué du ministère chinois de la défense qui note que depuis « WikiLeaks à l'affaire Snowden, l'hypocrisie des Etats-Unis et son recours à deux poids deux mesures en matière de sécurité informatique ont depuis longtemps été clairement mis en évidence ». 

Une flèche bien adressée dans le contexte des vagues de révélations de l’ancien agent du renseignement américain Edward Snowden sur la pratique massive et généralisée   de l’espionnage et du vol d’informations. Par le renseignement américain.

La presse spécialisée rapporte la réaction des   Chinois pour  lesquels  cette affaire qui repose sur des accusations ‘’absurdes’’, repose sur ‘‘des faits fabriqués’’, risque tout simplement de mettre  «en danger la coopération et la confiance mutuelle entre la Chine et les Etats-Unis». En seconde étape, le ministère chinois des affaires étrangères a fait venir à son siège l’ambassadeur de Washington à Pékin pour lui signifier une protestation officielle.

Le troisième temps de la riposte chinoise est intervenu sur le champ économique, avec cette mauvaise surprise réservée par le gouvernement chinois au géant du logiciel américain, Microsoft, pris de court  par « l'interdiction décrétée  par la Chine d'utiliser son dernier système d'exploitation Windows 8 sur les ordinateurs du gouvernement », rapporte le journal gratuit 20minutes.fr qui cite l’agence de presse chinoise  Xinhua, selon laquelle  « 70% des PC du gouvernement tournent encore sous Windows XP » . 

D’après ce journal, prenant appui sur le fait que « Microsoft a arrêté la maintenance de son vieil OS, Pékin dénonce les risques sécuritaires encourus », et  serait résolu, selon l’agence de presse chinoise  à  « développer une version maison de Linux pour éviter que la situation ne se répète. »

Sonnée par cette annonce, la société Microsoft s’est précipitée pour apaiser le climat en rappelant avoir toujours travaillé d’une façon  «pro-active» , en partenariat avec des  agences étatiques, expliquant que son objectif est de  «garantir que nos produits et services respectent toutes les exigences des contrats gouvernementaux».

Pour sauver sa gamme de produits sur le juteux marché chinois, la firme de Bill Gates rappelle, d’après 01net.com : «Nous fournissons et continuerons de fournir Windows 7 aux clients gouvernementaux. Dans le même temps, nous travaillons sur l'évaluation de Windows 8 avec les agences gouvernementales concernées».

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une nouvelle étape prévisible de l’escalade dans cette guerre informatique larvée que se livrent deux géants aux ambitions planétaires de moins en moins dissimulées.
Pour rappel, au début de l’année en cours, la presse internationale avait rapporté un regain de tension dans cette  guerre  suite à une étude commanditée par des officiels américains à un bureau spécialisé en sécurité informatique qui avait alors effectué un sondage  auprès de hauts responsables militaires américains.

Sur les  «  352 hauts responsables militaires et civils du Pentagone, du Congrès et de la Maison Blanche ainsi que des sociétés d'armements », interrogés pour les besoins de  cette enquête de terrain, ils étaient 45% à voir que   « la principale menace est la guerre sur Internet ». Sans être citée alors comme  la principale  source  d’inquiétude des responsables américains, la Chine était alors clairement désignée comme danger potentiel.  

Le site www.01net.com se faisait à l’époque écho de la recommandation adressée aux représentants du peuple américain, au dernier trimestre de l’année dernière,  par une commission spéciale du congrès américain pour les amener à  « prendre des mesures plus fermes contre la Chine, incluant des sanctions pour lutter contre l'espionnage électronique qui serait organisé par Pékin. »  

De son côté,  la société américaine Mandiant, spécialisée en  sécurité sur internet, qui agit comme conseil pour le compte du  gouvernement américain, a élaboré un  rapport spécial sur  l'ampleur de l'espionnage informatique chinois ; d’après le quotidien américain  Washington Post, repris par 01net.com, le coût de ces ‘’agissements chinois’’, serait « entre 24 milliards et 120 milliards de dollars par an à l'économie américaine. »

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