Quatre personnes, dont un ancien cadre du groupe Alstom, soupçonnées de faits de corruption dans un marché de construction de rames du métro de Budapest remporté par le groupe français ont été inculpées par la justice hongroise, a annoncé mercredi le parquet de Budapest. Deux Hongrois, un Autrichien et un Américain sont visés par des poursuites dans ce dossier qui porte sur le marché remporté par le groupe Alstom pour la fourniture de rames de métro à la régie de transports de Budapest.
L'appel d'offre pour les lignes 2 et 4 du métro avait été passé en 2005 et, selon l'accusation, «un responsable de la société française Alstom a corrompu une ou plusieurs personnes susceptibles d'influencer l'issue de la procédure», a indiqué mercredi un communiqué du parquet. La justice hongroise, qui enquête depuis 2016, soupçonne ce marché d'avoir fait l'objet de pots-de-vin d'un montant de huit millions d'euros payés entre 2007 et 2009 par le biais de sociétés danoises et autrichiennes ayant facturé des services de conseils fictifs. Le contrat remporté par Alstom avait pour but de remplacer le parc en service sur la ligne 2 et de créer une nouvelle ligne 4 automatique, dotée d'un matériel roulant sans conducteur.
Le marché de la nouvelle ligne 4, entrée en service en 2014, avait également été épinglé par l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) qui avait identifié de «graves irrégularités» sur ce chantier en partie financé par des fonds européens.
Le groupe français Alstom a été confronté ces dernières années à des accusations de corruption sur des contrats remportés dans plusieurs pays et a été sanctionné en décembre 2014 par une amende record de 772 millions de dollars aux Etats-Unis en vertu de lois américaines à portée extra-territoriale.