
Des milliers d'enseignants contractuels marocains ont repris mardi leur mouvement de grève réclamant leur statut de fonctionnaires au sein du ministère de l'Education, alors qu'une réunion avec la tutelle censée apporter des réponses aux revendications exprimées a été annulée, ont rapporté des médias locaux.
Après avoir suspendu provisoirement le mouvement de grève le 14 avril dernier suite aux engagements du ministère de l'Education de prendre en charge les revendications formulées, les enseignants contractuels marocains ont décidé cette fois-ci de renouer avec la grève pour protester contre la non satisfaction de leur principale revendication portant sur l'obtention du statut de fonctionnaire, ont ajouté les mêmes sources. Répondant à l'appel de leur coordination syndicale, les enseignants contractuels ont décidé de réinvestir la rue durant deux jours, mardi soir et mercredi, avec des manifestations prévues notamment à Rabat. Le mouvement concerne ainsi 55.000 enseignants recrutés dès 2016 sur la base de contrats à durée déterminée (CDD) puis intégrés au sein des Académies régionales, mais sans accéder au statut de salariés de la fonction publique.
La grève enclenchée par les enseignants contractuels a privé quelque 300.000 élèves de cours, ont précisé les médias marocains, craignant une année blanche avec la poursuite de cette contestation.
Enclenché depuis le début mars, le mouvement avait été suspendu provisoirement le 15 avril dernier suite à la promesse du ministère de tutelle tenir une réunion de dialogue mardi 23 avril afin de trouver les solutions tant espérées.
Dans ce sillage, le ministère avait, également, annoncé avoir décidé de suspendre toutes les mesures administratives et juridiques prises à l'encontre des enseignants grévistes, dont des décisions de révocation pour «abandon de poste» afin de les contraindre à reprendre le travail. Mais, cette deuxième rencontre prévue entre les «contractuels» et le ministère a été finalement annulée par le ministère de l'Education, accusant dans un communiqué les enseignants de ne pas «honorer leurs engagements».
«Certains des enseignants n'ont pas respecté les engagements pris par leurs représentants», a soutenu le ministère, en précisant qu'«il ne poursuivrait pas le dialogue tant que les enseignants grévistes n'auront pas encore repris le travail».
Réagissant, la coordination nationale des enseignants a dénoncé un «chantage» et a exigé que les professeurs affiliés concernés par les sanctions administratives soient réintégrés tout en exprimant sa colère quant au traitement de ce dossier par la tutelle.
En mars dernier, les marches organisées par les enseignants contractuels marocains avaient été sauvagement réprimées par les forces de sécurités marocaines, notamment à Rabat.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient en effet de jeunes enseignants le visage ensanglanté par des tirs aux gaz lacrymogènes et le recours à des canons à eau pour empêcher les rassemblements nocturnes dans le pays.