Le Venezuela est «prêt» à résister à une intervention militaire des Etats-Unis, a indiqué lundi son chef de la diplomatie Jorge Arreaza en poursuivant sa visite à Moscou, alors que son homologue russe Serguei Lavrov a réitéré le soutien et la solidarité de son pays avec le peuple vénézuélien et son président Nicolas Maduro et appelé Washington à «respecter» le droit international.
Au lendemain de sa rencontre avec son homologue russe à Moscou, Jorge Arreaza a assuré que le Venezuela est prêt à tous les scénarios après la déclaration de Washington sur une éventuelle «attaque militaire» au Venezuela suite au putsch avorté de l'opposant Juan Guaido. «Le premier est la diplomatie, le dialogue, la paix», mais si les Etats-Unis «optent pour la voie militaire, nous avons une force armée, un peuple, une milice nationale qui seraient en mesure non seulement de résister et de se battre, mais aussi de gagner», a déclaré M. Arreaza. Dimanche, au premier jour de la rencontre, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a réaffirmé la solidarité et le soutien de son pays au peuple du Venezuela et son président légitime élu le 20 mai 2018, se disant prêt à continuer à faciliter un règlement pacifique de la crise et à s'associer aux éventuels efforts des médiateurs internationaux et régionaux, y compris le «mécanisme de Montevideo» proposé conjointement par le Mexique et l'Uruguay et soutenu par d'autres pays.
Il a, en outre, appelé «les Etats-Unis à agir exclusivement dans le cadre du droit international» et à «abandonner leurs plans irresponsables» au Venezuela.
«Nous sommes témoins d'une campagne sans précédent des Etats-Unis pour renverser les autorités légitimes du Venezuela», a dénoncé également M. Lavrov. De son côté, Jorge Arreaza a remercié Moscou pour son soutien à la «légalité et aux institutions légitimes», soulignant à l'occasion que «la relation entre Moscou et Caracas est devenue plus significative, non seulement pour nos deux pays, mais aussi pour le monde entier».
Il a également demandé à M. Lavrov de rappeler, lors de sa prochaine réunion prévue lundi en Finlande avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, que le dialogue reste le seul moyen de régler la crise vénézuélienne. «Je pense qu'il est nécessaire de rappeler au département d'Etat américain, probablement au cours des discussions que nous aurons en Finlande, que nous sommes actuellement à un moment où nous devons reprendre le dialogue et respecter le droit international ainsi que les principes des relations bilatérales», a dit M. Arreaza. Lors d'un appel téléphonique avec le président américain Donald Trump, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que «seuls les Vénézuéliens eux-mêmes ont le droit de déterminer l'avenir de leur pays», estimant que les ingérences extérieures ne font que saper les perspectives d'un règlement politique de la crise actuelle.
L'armée garante de la Constitution, Guaido au pied du mur
Mardi, le chef de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président par intérim, aurait appelé selon des médias le peuple et l'armée vénézuéliens à descendre dans la rue pour «renverser» le président du pays, Nicolas Maduro.
La tentative de coup d'Etat a ensuite été contrecarrée par les forces de l'armée vénézuélienne qui s'était engagée à défendre la Constitution et les institutions légitimes du pays. Dénonçant cette tentative, le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a assuré que «la sécurité est maintenue dans toutes les casernes du pays» et que «la Force armée nationale bolivarienne (FANB) défendra fermement la Constitution et les institutions légitimes du pays».
«Nous défendrons fermement l'ordre constitutionnel et la paix de la République, aidés par la loi, la raison et l'histoire, toujours fidèles, jamais des traîtres!», a-t-il assuré. Les autorités américaines ont lancé la semaine dernière une offensive tous azimuts pour accroître la pression sur le président vénézuélien.
Washington a en outre menacé de faire intervenir l'armée américaine au Venezuela si nécessaire.
Parallèlement, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a invité les Vénézuéliens à participer au «grand dialogue national» et à faire des propositions afin que le gouvernement puisse apporter des changements.
La crise politique au Venezuela s’est aggravée après le 23 janvier, Juan Guaido, dirigeant de l’opposition et président du parlement , s’est déclaré président par intérim lors d’un rassemblement dans la capitale, Caracas.
Il a été reconnu par les Etats-Unis, ainsi que par les membres du groupe de Lima (à l’exclusion du Mexique), par l’Organisation des Etats américains et par la plupart des Etats membres de l’Union européenne.
