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Sahara Occidental-Maroc: Le Maroc empêche de nouveau la présence d'avocats au procès de la journaliste sahraouie Nazha El Khalidi

Publié par Dk News le 24-06-2019, 16h55 | 11
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 Le régime marocain a de nouveau empêché la présence des avocats et des observateurs internationaux au procès de la journaliste sahraouie Nazha El Khalidi poursuivie pour ses activités de défense des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, ont rapporté lundi des médias espagnols.

Les autorités marocaines ont empêché dimanche l'accès à Laâyoune occupée aux avocats espagnols Miguel Angel Jerez, Jose Maria Costa et Ines Miranda, qui ont été accrédités par le Conseil général du droit espagnol (CGAE), ont indiqué des sources médiatiques espagnoles.

Arrivés dans la capitale du Sahara occidental occupé en provenance de Las Palmas de Gran Canaria, pour assister au procès de la journaliste sahraouie, prévu lundi 24 juin, les juristes espagnols ont été empêchés par la police marocaine de descendre de l’avion et ont dû rentrer le même jour aux îles Canaries, ont poursuivi les mêmes sources. Selon le site d'information sahraoui Equipe Media, deux autres observateurs internationaux n'ont pas été aussi autorisés samedi à se rendre à l'aéroport de Casablanca (Maroc) pour assister au procès contre la journaliste sahraouie.

Ces expulsions d'avocats et d'observateurs surviennent après celles enregistrées le 19 mai dernier contre une autre délégation d'avocats espagnols qui devait se rendre au Sahara occidental occupé pour assister au procès prévu le 20 mai contre la journaliste sahraouie, avant d'être reporté au 24 juin.

Il s'agissait de cinq avocats espagnols, en l'occurrence Ramon Campos Garc?a, Maria Lorettis Barron, Ruth Sebastian Garcia, Maria Dolores Traviso (avocat de Aminatou Haidar) et Sidi Talib Bouya Hassan, ainsi que deux observateurs Norvégiens d'une ONG, Vigard Fuso Semifole et Kirsty Brevik Miller qui ont été contraints de rester dans le hall de l'aéroport de Madrid pendant cinq heures jusqu'à leur vol à destination de Casablanca, avant d'être expulsés par les autorités marocaines vers leurs pays d'origine.

Le procès contre la journaliste Nazha El Khalidi aurait dû se tenir le 20 mai, mais le tribunal de première instance de Laâyoune a reporté l'audience pour vérifier le contenu du téléphone de la journaliste, saisi par la police marocaine alors qu'elle assurait la couverture médiatique d'une manifestation de sahraouis.

Les Nations Unies ont exprimé de «sérieuses préoccupations» à propos de cette affaire.

La vice-présidente du Groupe de travail sur la détention arbitraire, Elina Steinerte, le rapporteur spécial pour la promotion du droit à la liberté d'opinion et d'expression, David Kaye, et le rapporteur spécial sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, Nils Melzer, ont envoyé une lettre au gouvernement marocain dans laquelle ils exprimaient leur préoccupation pour l'arrestation du journaliste sahraouie et a exigé l'abolition de la législation qui criminalise les personnes qui pratiquent le journalisme sans autorisation préalable.

Ils ont déclaré que l'article 238 du Code pénal marocain, qui accuse Nazha El Khalidi d'exercer le métier de journaliste sans se déclarer au préalable, est contredit par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé et ratifié par le Maroc, et invitait Rabat à répondre aux questions de torture pratiquée sur la journaliste.

Des organisations internationales, dont Reporters sans frontières (RSF) a récemment dénoncé le fait que le Sahara occidental est «l'un des lieux les plus fermés au monde» aux journalistes, dénonçant «des détentions arbitraires, du harcèlement, des torture, des emprisonnements et des condamnations lourdes et injustes».

Les ONG Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International (AI) ont également contesté le procès de la journaliste sahraouie, qu'elles jugent «incompatible avec le droit de rechercher, de recevoir et de diffuser des informations et des idées garanties par la Déclaration universelle des droits de l'Homme».

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