
Le numéro deux du Conseil militaire de transition qui dirige le Soudan, le général Mohammed Hamdan Daglo, a mis en garde samedi contre tout acte de vandalisme à la veille d'une manifestation organisée par la contestation.
Depuis la destitution du président Omar al-Bachir après plusieurs mois de manifestations, le Conseil est engagé dans un bras de fer avec la contestation, qui a appelé à une nouvelle vague de mobilisation massive dimanche pour réclamer un transfert du pouvoir aux civils.
«Il y a des casseurs, des gens qui ont des motifs cachés, nous ne voulons pas de problèmes», a prévenu le général Mohammed Hamdan Daglo dit «Hemeidti», s'adressant à «ceux qui appellent à des marches du million» de personnes. «Malgré le mandat que nous avons reçu de l'ensemble du peuple soudanais, nous voulons un gouvernement civil», a-t-il assuré.
«Nous ne sommes pas contre les gens, ni contre le pacifisme», a souligné le général, qui dirige les Forces de soutien rapide (RSF), lors d'une allocution retransmise à la télévision publique. «Les militaires déployés à Khartoum sont là pour la sécurité des gens, et pas pour les embêter», a assuré le général. Lourdement armées et déployées à travers la capitale, les RSF sont accusées par la contestation et des ONG d'avoir mené la dispersion sanglante du sit-in du 3 juin.
Au moins 128 personnes ont été tuées lors de la dispersion du sit-in et la répression des jours suivants, selon des médecins proches de la contestation. Les autorités ont évoqué un bilan de 61 morts. Réclamant d'abord le départ de M. al-Bachir, les participants au sit-in étaient restés mobilisés après la chute de l'ex-chef d'Etat pour faire pression sur les militaires et obtenir le transfert du pouvoir aux civils.