
Plus de 175 millions d’enfants, soit près de la moitié des enfants d’âge préscolaire dans le monde, ne sont pas inscrits dans l’enseignement préscolaire, indique le rapport mondial de l’UNICEF sur l’éducation préscolaire.
Dans les pays à faible revenu, la situation est encore plus sombre, sachant que seulement un jeune sur cinq est inscrit dans l’enseignement préscolaire, précise l'UNICEF dans son rapport, publié sur son site Web . L’enseignement préscolaire «pose les bases de l’éducation de nos enfants et joue ensuite un rôle déterminant à chaque étape de leur scolarité», a précisé Henrietta H.
Fore, Directrice générale de l’UNICEF, ajoutant que «pourtant, trop d’enfants dans le monde en sont privés.
Cette situation les expose à un risque accru de redoublement ou de décrochage scolaire et les condamne à vivre dans l’ombre de leurs pairs mieux lotis».
Dans son tout premier rapport sur l’éducation pré primaire, intitulé «Un monde prêt à apprendre : Accorder la priorité à une éducation préscolaire de qualité», l’UNICEF révèle que «les enfants qui suivent au moins une année d’enseignement pré primaire ont plus de chances de développer les compétences essentielles dont ils ont besoin pour réussir à l’école, sont moins susceptibles de redoubler ou d’abandonner l’école, et sont donc plus à même de contribuer à l’édification de sociétés et d’économies pacifiques et prospères une fois adultes».
Ce document indique, en outre, que «dans 64 pays, les enfants les plus démunis ont sept fois moins de chances de participer à des programmes d’éducation préscolaire que les enfants issus des familles les plus aisées, et dans 33 pays touchés par un conflit ou une catastrophe, plus des deux tiers des enfants d’âge pré primaire ne sont pas inscrits dans ce programme alors que ce sont ceux qui ont le plus de bénéfices à en tirer».
En 2017, en moyenne, seuls 6,6 % des budgets nationaux consacrés à l’éducation dans le monde étaient affectés à l’éducation pré primaire et près de 40 % des pays disposant de données à ce sujet allouaient moins de 2 % de leur budget à ce sous-secteur.
Ce manque d’investissement dans l’éducation préscolaire à travers le monde a des retombées négatives sur la qualité des services proposés et entraîne notamment une pénurie d’enseignants qualifiés dans le pré primaire.
A eux tous, les pays à revenu faible et intermédiaire recensent plus de 60 % des enfants d’âge préscolaire dans le monde, mais à peine 32 % des enseignants du pré primaire.
De fait, seulement 422 000 enseignants du préscolaire sont actuellement en poste dans des pays à faible revenu.
Au vu de la croissance démographique et sachant qu’il faudrait, dans l’idéal, un enseignant pour 20 élèves, le monde aura besoin de 9,3 millions d’enseignants du préscolaire supplémentaires pour atteindre la cible universelle en matière d’éducation préscolaire d’ici à 2030, note le même document.
«Si les gouvernements actuels veulent former une main-d’œuvre compétitive pour l’économie de demain, ils doivent s’attacher en premier lieu à développer l’éducation préscolaire», affirme Henrietta Fore, indiquant que «si nous voulons donner à nos enfants la meilleure chance de réussir leur vie dans une économie mondialisée, les dirigeants doivent impérativement axer leurs efforts sur l’éducation préscolaire et lui affecter les ressources nécessaires».
L’UNICEF exhorte les gouvernements à mettre en place au moins une année d’enseignement préscolaire universel de qualité et à en faire une composante obligatoire de l’éducation de chaque enfant, en particulier des enfants les plus vulnérables et des enfants marginalisés.
Pour inscrire cet objectif dans la réalité, l’UNICEF les exhorte en outre à affecter au moins 10 % du budget de l’éducation au développement de l’enseignement préscolaire et à investir dans la formation des enseignants, l’établissement de normes de qualité et la mise en place d’un accès plus large et plus équitable.