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Soudan: Un nouvel avenir se dessine à la faveur de la signature d'un accord

Publié par Dk News le 17-07-2019, 17h49 | 7
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Le différend entre le Conseil militaire de transition (CMT) et l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC - opposition) au Soudan, depuis maintenant plus de trois mois, au sujet de la gestion de la période de transition, est en passe de connaitre son épilogue avec la signature hier d'un accord entre les deux parties, augurant un nouvel avenir pour les Soudanais.

Cet accord, devant être parachevé par d'autres discussions qui auront lieu vendredi entre les deux parties, prévoit de nombreux points.

En plus de la durée de la transition (39 mois) et la présidence de cette dernière (21 mois par les militaires et 18 mois par les civils), l'accord en question prévoit la création d'un «Conseil souverain» devant être composé de cinq militaires et six civils dont cinq issus de l'ALC.

Le document signé stipule, également, que le gouvernement qui sera mis en place sera civil et composé de compétences nationales indépendantes, et que la création d'un Conseil législatif n'aura lieu qu'après la mise en place du Conseil de souveraineté et du gouvernement civil.

Concernant le point de «l'immunité absolue» pour les militaires impliqués dans la répression des manifestants notamment lors du sit-in du 3 juin à Khartoum, réclamée par le Conseil militaire et rejetée par les représentants de la contestation, il sera discuté lors des discussions prévues vendredi, selon une source proche de l'ALC.

«La nécessité de trancher ce point est si importante pour la signature finale de l'accord du mercredi afin qu'il devienne un document constitutionnel», signifie la même source.

La signature de l'accord mercredi est le couronnement de plusieurs cycles de pourparlers entre les deux parties, interrompus à maintes reprises, à cause des différends en rapport tantôt avec le fond et tantôt avec la forme.

Le dernier cycle en date est celui qui a eu lieu le 5 juillet dernier où après deux jours de négociations, un accord a été trouvé entre les deux parties. L'accord signé entre les deux parties est en outre le fruit de la médiation de plusieurs parties dont notamment l'Union Africaine (UA) et l'Ethiopie. Ce sont en effet ces derniers (médiateurs) qui ont pu convaincre les deux parties à s'assoir de nouveau autour de la table des pourparlers après la rupture induite par la répression du sit-in du 3 juin ayant fait 108 morts et des dizaines de blessés.

Au commencement était l'augmentation des prix du pain

Le basculement de la situation au Soudan qui boucle maintenant sept mois de crise, a eu pour étincelle l'augmentation des prix du pain de 140 % par le gouvernement.

En effet, c'est au lendemain de la décision du gouvernement de revoir le prix du pain , soit le 19 décembre, que les Soudanais sont sortis par milliers dans les rues de Khartoum et dans d'autres villes pour créer leur colère contre cette mesure de trop.

L'usage de la violence par les forces de l'ordre, sur ordre du gouvernement du président déchu par l'armée Omar el Béchir, a exaspéré les Soudanais les poussant à tenir tête et à refuser de rentrer chez eux.

La détermination de ces derniers - consolidée par les meneurs de la contestation - a fini par transformer la nature des revendications d'ordre socio-économique en des revendications politiques appelant à l'éviction du président el Béchir.

Des revendications contre lesquelles les militaires n'ont pas pu rester de marbre, en exprimant dans un premier temps leur solidarité avec les manifestants et en procédant ensuite à l'éviction d'el-Béchir le 11 avril dernier après 30 ans au pouvoir.

Depuis, les militaires ont décidé de prendre les commandes du pays dans le but de gérer la période de transition et d'organiser à terme des élections démocratiques.

La persistance des militaires à empecher les civils, véritable acteur de la destitution d'el-Béchir, de prendre part à la gestion de cette période, a poussé ces derniers à se révolter et à continuer les manifestations, refusant notamment de quitter leur QG, à savoir les alentours du ministère de la Défense.

Ainsi et après l'appel de plusieurs parties extérieures dont l'ONU, l'UA et la Ligue des Etats arabes aux militaires de céder le pouvoir aux civils, le Conseil militaire de transition a accepté de s'assoir autour de la table des négociations.

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