L'ex-Premier ministre du Kosovo Ramush Haradinaj, ancien commandant de la guérilla kosovare (UCK) pendant le conflit (1998-99), soupçonné de crimes de guerre, a été entendu mercredi par le tribunal spécial pour le Kosovo qui siège à La Haye, rapportent des médias.
Haradinaj avait démissionné vendredi de ses fonctions après avoir reçu une convocation du tribunal pour un interrogatoire en tant que suspect. Il était accompagné de l'ancien président du parlement et ancien porte-parole de l'UCK, Jakup Krasniqi, également convoqué par le procureur du tribunal. Ce dernier n'a toutefois pas indiqué si M. Krasniqi était convoqué en tant que suspect ou en tant que témoin, ni pour quels motifs.
"Nous avons rempli notre obligation légale, conformément aux lois en vigueur", a déclaré M.
Krasniqi, lors d'une brève prise de parole devant les journalistes. Au Kosovo, les observateurs estiment qu'il pourrait être reproché à Haradinaj de ne pas avoir empêché des crimes commis par des membres de l'UCK. Une trentaine d'anciens membres de l'UCK ont reçu des convocations du tribunal spécial, qui n'a pas encore prononcé d'inculpation.
Outre Ramush Haradinaj, le président du parlement Kadri Veseli et surtout le président Hashim Thaçi sont régulièrement cités comme susceptibles d'être "convoqués".
Le tribunal spécial international, dont la création a été soutenue par l'Union européenne, a été mis en place en 2015 avec pour mission de se charger des crimes présumés commis par la guérilla albanaise (UCK) au Kosovo principalement contre des Serbes, des Roms et contre des opposants albanais à l'UCK pendant et après le conflit de 1998-99 au Kosovo.
