Le moral des grandes entreprises manufacturières japonaises a chuté de 5 points à 0, quatrième recul consécutif, en raison des incertitudes multiples internationales, à commencer par le conflit commercial sino-américain et l'interminable saga Brexit, selon l'enquête trimestrielle Tankan de la Banque du Japon (BoJ).
Cette nouvelle dégringolade n'a rien de surprenant vu le contexte anxiogène dont pâtissent les firmes nippones qui exportent composants et pièces vers la Chine, où ils sont assemblés pour constituer des produits vendus à travers le monde, Etats-Unis en tête.
Sans compter le fort ralentissement du marché de l'automobile dans le monde, un secteur industriel de premier plan au Japon.
Les indices trimestriels Tankan (pour chaque catégorie d'entreprises) mesurent, sur un très grand nombre de questions, la différence entre le pourcentage de sociétés estimant que la situation est favorable et celles qui jugent qu'elle ne l'est pas.
Du côté des grandes entreprises non manufacturières (évoluant dans les services, moins affectés par les aléas extérieurs), la confiance a aussi fléchi (-1 points à +20).
«Les activités des entreprises manufacturières ont été les plus affectées par le ralentissement économique mondial, mais même dans le secteur non-manufacturier, qui était stable jusqu'à présent, apparaissent des signes clairs d'affaiblissement», a commenté dans une note Naoya Oshikubo de Sumitomo Mitsui Trust Asset Management.
Il cite aussi comme cause la hausse de taxe sur la consommation au Japon, passée le 1er octobre de 8% à 10% sur la majeure partie des produits et services, hors alimentation.
Ce changement affecte aussi les moyennes entreprises.
Tous secteurs confondus, leur moral a chuté de 3 points à +9, tandis que la confiance à court terme des petites entreprises a empiré de quatre points à 1 point, a précisé la BoJ.
Toutes tailles et tous secteurs confondus, l'indice de «sentiment à court terme» (traduction littérale du mot «tankan») des entreprises japonaises a reculé de quatre points en un trimestre pour tomber à +4.
Il est négatif (-4) pour les firmes manufacturières dans leur ensemble, sans distinction de taille.
L'enquête a été réalisée auprès de 9.681 sociétés au Japon entre le 13 novembre et le 12 décembre.
Il s'agit d'un des principaux thermomètres utilisés par la Banque du Japon pour décider des orientations de sa politique monétaire.
