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«Les différentes menaces d'interférence politique ou militaire dans les affaires internes du pays augmentent le risque de confrontation, avec des motivations qui n'ont rien à voir avec les intérêts fondamentaux du peuple libyen et ses aspirations à la liberté, la paix, la démocratie et le développement», a indiqué M. Faki dans un communiqué, relayé samedi par des médias. M. Faki s'est également déclaré «profondément préoccupé par la détérioration de la situation en Libye et par les souffrances du peuple libyen qui perdurent». Exhortant la communauté internationale de se joindre à l'Afrique dans la recherche d'un règlement pacifique de la crise en Libye, le président de la Commission a mis en garde contre les «conséquences dangereuses» d'une telle crise pour l'ensemble du continent. De son côté, l'Onu a salué les appels visant à faciliter une solution politique et une paix durable en Libye, réitérant son rejet de toute intervention étrangère dans ce pays.
«La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul se félicite de tous les appels à la désescalade, à la fin des hostilités et à une paix durable», a déclaré la mission de l'Onu dans un communiqué publié jeudi. La Manul a également valorisé l'«initiative nationale pour la paix» annoncée mercredi par un groupe d'associations de la société civile, de partis nationaux, d'association de défense des droits de l'Homme, d'écrivains, de chercheurs et d'académiciens dans l'est de la Libye. Ces réactions interviennent au lendemain du vote par le Parlement turc d'une motion autorisant au président Recep Tayyip Erdogan d'envoyer des militaires en Libye pour soutenir le Conseil présidentiel du gouvernement d'union national (GNA).
Le chef de l'ONU met en garde la Turquie contre l'envoi de troupes en Libye
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé vendredi, sans mentionner explicitement la Turquie, que «tout soutien étranger aux parties en guerre» en Libye «ne fera qu'aggraver un conflit et compliquer les efforts pour une solution pacifique».
Visant clairement une éventuelle intervention militaire turque en Libye en soutien au gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli, Antonio Guterres souligne dans un communiqué que «les violations continues de l'embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité ne font qu'empirer les choses».
Dans un récent rapport, des experts de l'ONU chargés de contrôler l'application de cet embargo instauré en 2011, la Turquie, au profit du GNA, comme la Jordanie et les Emirats Arabes Unis, pour le compte du général à la retraite Khalifa Haftar qui cherche depuis avril à s'emparer de Tripoli, sont accusés de multiples violations. «Un strict respect de l'embargo est essentiel pour créer un environnement favorable à la cessation des hostilités», insiste Antonio Guterres, en renouvelant «ses appels à un cessez-le-feu immédiat en Libye et au retour au dialogue politique par toutes les parties». Les députés turcs ont approuvé jeudi une motion permettant au président Recep Tayyip Erdogan d'envoyer des militaires en Libye pour soutenir le GNA, dont les troupes combattent les forces du général Haftar. Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des luttes d'influence. Deux autorités se disputent son contrôle: le GNA reconnu par l'ONU et un gouvernement et un Parlement dans l'est libyen acquis au général Haftar.
L'Arabie saoudite, Bahreïn, l'Egypte et les Emirats arabes unis rejettent la décision de la Turquie de déployer des troupes en Libye
Les Parlements saoudien, bahreïni égyptien et émirati ont conjointement exprimé vendredi leur rejet de l'intervention turque en Libye.
Dans un communiqué commun, les conseils législatifs des quatre pays arabes ont exprimé «leurs préoccupations concernant les défis en matière de sécurité, les interventions étrangères et les attentats terroristes auxquels sont confrontés la Libye et les pays voisins».
Les quatre Parlements «rejettent et condamnent fermement la décision du Parlement turc d'approuver l'intervention militaire en Libye», selon le communiqué.
La décision turque est «une violation flagrante et inadmissible des règles du droit international et constitue une agression contre la souveraineté libyenne et l'unité de ses terres», est-il ajouté. Les quatre Parlements ont souligné leur soutien total au rejet par la Ligue arabe de toute intervention étrangère en Libye, comme elle l'a déclaré lors de la réunion d'urgence qu'elle a tenue mardi au Caire au niveau des délégués permanents.
Le communiqué réitère leur indéfectible position, à savoir le rejet de toute agression d'un pays arabe par une ou plusieurs parties, ajoutant que «les interventions étrangères renforcent les capacités terroristes, entravent les efforts de paix et de solution politique, déstabilisent la région, menacent la sécurité des pays voisins de la Libye et créent une crise humanitaire». Les Parlements saoudien, bahreïni, égyptien et émirati ont appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour mettre un terme à toute intervention étrangère dans un pays arabe et à stimuler la solution politique pour maintenir la stabilité et la sécurité des pays et des peuples de la région. Jeudi, le Parlement turc a adopté une motion qui autorise le gouvernement à déployer des troupes en Libye pendant un an pour soutenir le gouvernement reconnu par l'ONU et établi dans la capitale Tripoli.
L'ONU condamne l'escalade des combats autour de la capitale libyenne
Un haut responsable des Nations Unies a condamné vendredi la récente escalade des combats autour de la capitale libyenne, Tripoli, témoin de violents affrontements entre le gouvernement reconnu par l'ONU et les forces du général à la retraite, Khalifa Haftar.
«Je suis horrifié par ces attaques aveugles contre des zones et des infrastructures civiles qui continuent de faire des victimes innocentes», a dénoncé Yacoub El Hillo, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l'ONU en Libye.
Selon la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL), au moins 11 civils ont été tués et plus de 40 autres blessés depuis début décembre 2019.
M. El Hillo, également coordinateur humanitaire de l'ONU pour la Libye, a déclaré que plus de 6.000 personnels médicaux et non médicaux continuaient de risquer leur vie pour fournir des soins médicaux dans la région et qu'au moins 72.000 consultations médicales par mois seraient interrompues si le conflit venait à se poursuivre. «Les attaques contre des écoles, des installations médicales et des infrastructures civiles constituent de graves violations du droit humanitaire international et des droits de l'Homme et privent les plus vulnérables de leur droit à l'éducation et aux soins médicaux», a-t-il souligné.
«Ces actes de violence contre des civils, des travailleurs humanitaires et des infrastructures civiles sont déplorables et je les condamne avec la plus grande fermeté», a ajouté le responsable onusien. «Les responsables de ces attaques devraient rendre des comptes et il faudrait mettre fin à l'impunité pour ceux qui commettent des crimes de guerre et de graves violations contre les populations civiles en Libye», a-t-il poursuivi.
Depuis avril 2019, les forces de Haftar basées dans l'est du pays mènent une campagne pour s'emparer de Tripoli et en chasser le gouvernement de Fayez Sarraj. On estime que les combats ont tué et blessé des milliers de personnes et déplacé plus de 120.000 autres.