Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère a fait part de cette invitation, sans donner de date précise, dans un communiqué détaillant l'entretien téléphonique qu'il a eu ce week-end avec M. Zarif, et dont il s'était déjà fait l'écho samedi soir dans un tweet. M. Borrell et M. Zarif ont évoqué «l'importance de préserver l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPoA en anglais, ndlr) qui reste crucial pour la sécurité mondiale». Le chef de la diplomatie européenne «a confirmé qu'il était résolu à continuer à jouer pleinement son rôle de coordonnateur et à maintenir l'unité des participants restants pour appuyer l'accord et sa pleine application par toutes les parties». Conclu en 2015, l'accord de Vienne sur le nucléaire risque de voler en éclat depuis le retrait des Etats-Unis en 2018 et la réintroduction des sanctions américaines qui ont plongé l'économie iranienne dans une sévère récession.
Cet accord, négocié entre l'Iran et le groupe «5+1» (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité -- Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie --, ainsi que l'Allemagne), offrait un allègement des sanctions de l'Onu à l'encontre de Téhéran qui s'était engagé en échange à garantir la nature exclusivement civile de son programme nucléaire.
Paris a appelé samedi l'Iran à préserver l'accord de Vienne malgré l'assassinat en Irak du général iranien Soleimani dans un raid américain et à la veille d'une possible annonce par Téhéran de mesures de relance de son programme nucléaire.
Mais la mort vendredi à Baghdad dans une attaque de drone américaine du chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures d'Iran, a, de l'avis de nombreux experts, quasiment torpillé toutes chances de sauver l'accord nucléaire.
Trump aurait ordonné de neutraliser Soleimani malgré les rapports du renseignement
Le président américain Donald Trump a ordonné d’assassiner le général Qassem Soleimani, chef de la Force Al-Qods, chargée des opérations extérieures de l'Iran, contre l’avis des récents rapports du renseignement et les décisions du Pentagone, rapporte le New York Times, se référant à des sources au ministère de la Défense et dans l'administration américaine.
Des responsables du département militaire auraient proposé au chef d’Etat américain de neutraliser Soleimani, considérant cependant qu’il s’agirait de la mesure la plus extrême et que Donald Trump ne risquait pas de choisir cette option.
Selon le journal, Donald Trump a initialement refusé le 28 décembre d'éliminer Soleimani et a demandé à l'US Air Force de faire un raid sur le camp chiite de Kitaib Hezbollah en Irak à al-Qa'im.
Le jour de l’opération, le 30 décembre, 25 miliciens ont été tués et 50 autres soldats blessés. Les services de renseignement auraient informé le 30 décembre M.Trump que rien d'inhabituel ne se passait au Moyen-Orient et que les déplacements de Soleimani relevaient des «activités ordinaires». En outre, le Président américain aurait été informé que le guide suprême iranien Ali Khamenei avait invité Soleimani à retourner à Téhéran sans donner son consentement à la mise en £uvre de ses plans anti-américains, de sorte que les prétendues préparations d'attaques contre l'armée américaine, que Washington attribue au général iranien, n'étaient pas inévitables.
Cependant, Donald Trump a choisi une option radicale qui a également surpris les représentants du Pentagone, indique le New York Times. Cette prise de décision a été soutenue par le secrétaire d'Etat Mike Pompeo et le vice-Président Michael Pence. Le général Soleimani, chef de la Force Al-Qods, unité d’élite des Gardiens de la révolution, a été tué lors d'une frappe aérienne américaine portée le 3 janvier contre l'aéroport de Baghdad. Avec le général Soleimani ont trouvé la mort quatre autres officiers des Pasdaran iraniens et plusieurs hauts responsables des Unités de mobilisation populaire, (Hachd Al-Chaabi). Washington a affirmé que le général iranien avait été impliqué dans les attaques contre les bases de la coalition en Irak et l'ambassade américaine à Baghdad.
Trump menace de frapper «durement» 52 «importants» sites iraniens en cas d'attaque iranienne contre des objectifs américains
Le président Donald Trump a averti samedi Téhéran que les Etats-Unis ont identifié 52 sites en Iran et les frapperont «très rapidement et très durement» si la République islamique attaque du personnel ou des objectifs américains.
Certains de ces sites iraniens «sont de très haut niveau et très importants pour l'Iran et pour la culture iranienne», a précisé M. Trump dans un tweet.
«Les Etats-Unis ne veulent plus de menaces!», a-t-il prévenu. M. Trump a souligné que le chiffre de 52 correspondait au nombre d'Américains qui avaient été retenus en otages pendant plus d'un an à partir de la fin de 1979 à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran.
L'annonce de Donald Trump intervient en réponse aux menaces de vengeance émises par la direction iranienne après la frappe américaine qui a tué à Baghdad le général iranien Qassem Soleimani, qui était le chef de la Force Al-Qods, chargée des opérations extérieures de l'Iran.
Baghdad convoque l'ambassadeur US pour dénoncer des "violations de la souveraineté de l'Irak"
Le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé dimanche avoir convoqué l'ambassadeur américain pour dénoncer des "violations de la souveraineté de l'Irak" après un raid et l'assassinat sur son sol du général iranien Qassem Soleimani. Selon un communiqué du ministère, "il a été dit à l'ambassadeur Matthew Tueller que ces opérations militaires illégitimes menées par les Etats-Unis sont des attaques et des actes condamnables qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région et qu'elles constituent une violation de la souveraineté de l'Irak".
Le général iranien, Qassem Soleimani, chef de la branche des Gardiens chargée des opérations extérieures d'Iran et architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, a été tué vendredi dans un bombardement américain sur un axe menant à l'aéroport de Baghdad. Le département américain de la Défense a annoncé avoir mené l'attaque
comme une "action défensive" contre Qassem Soleimani, trois jours après une prise d'assaut de l'ambassade des Etats-Unis à Baghdad par des manifestants dont les services consulaires ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre. Peu après la mort de Soleimani, 62 ans, les Etats-Unis ont décidé de déployer 3.000 à 3.500 militaires supplémentaires au Moyen-Orient. Le président Donald Trump qui a affirmé avoir agi pour "arrêter" une guerre, non pas pour "en commencer une", a averti que Washington frapperait l'Iran "très rapidement et très durement" si Téhéran se livre à des représailles anti-américaines. La mort du général iranien a suscité des craintes d'une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis une "vengeance sévère" et décrété trois jours de deuil.