Le gouvernement indien va mettre en vente l'intégralité de la compagnie aérienne publique Air India, à cause de la situation financière alarmante qu'elle traverse, après l'échec cinglant d'une première tentative de privatisation partielle.
Le prestigieux transporteur ploie sous plus de huit milliards de dollars de dette, rencontre des difficultés à payer ses employés et ses fournisseurs de carburant, et pourrait mettre la clé sous la porte si aucun repreneur n'est trouvé. Dans un document publié lundi, le ministère de l'aviation civile indienne a annoncé les termes de l'appel d'offres, qui débutera mardi et sera ouvert jusqu'au 17 mars pour la première phase, pour se porter acquéreur de 100% de la société. Les repreneurs potentiels devront prendre à leur charge 3,26 milliards de dollars de dette, indique le document. Le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi avait tenté en 2018 de vendre une part majoritaire de 76% d'Air India mais avait dû renoncer, faute d'offre reçue. Le groupe Tata, les compagnies aériennes Singapore Airlines et IndiGo avaient manifesté leur intérêt selon la presse mais s'étaient finalement tous retirés du processus. Fondée en 1932 et possédant autrefois le monopole du transport aérien dans le pays, Air India est surnommée le «maharajah des cieux», en référence à sa célèbre égérie publicitaire. Mais l'entreprise connaît des pertes massives depuis une décennie et a vu ses parts de marché grignotées progressivement par des rivaux low-cost dans un secteur en pleine croissance mais extrêmement compétitif. En novembre, le ministre de l'aviation Hardeep Singh Puri avait annoncé que la compagnie aérienne devrait «fermer si elle n'est pas privatisée». Des entreprises pétrolières publiques ont interrompu en août leurs livraisons de carburant à Air India en raison d'impayés. Suite à des pourparlers menés par le gouvernement, l'approvisionnement a pu reprendre le mois suivant. L'année dernière a ainsi vu la faillite de la compagnie aérienne Jet Airways, l'une des plus importantes d'Inde et dont les avions ont disparu du ciel du jour au lendemain.