Le mois de janvier a été particulièrement meurtrier en termes d'accidents de la circulation, avec au moins 151 morts et plus de 5.300 blessés dans plus de 4.300 accidents, selon un décompte basé sur les chiffres communiqués par les services de la Protection civile, d'où la nécessité de prendre des mesures urgentes et efficaces pour juguler ce fléau.
En dépit des différentes mesures prises par les pouvoirs publics et les campagnes d'information et de sensibilisation initiées sur la sécurité routière, les accidents de la route continuent de faire des victimes quasi-quotidiennement.
Partant de ce constat alarmant, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, de tenir, dans les plus brefs délais, un conseil interministériel consacré exclusivement à l'examen du fléau des accidents de la route.
A cet égard, le gouvernement est appelé à «proposer des mesures susceptibles de mettre fin à ces catastrophes qui ont pris des proportions inacceptables et intolérables, avec la hausse constante et préoccupante de sinistres sur nos routes, occasionnant des pertes humaines et matérielles et impactant la santé publiques et l'intégrité du citoyen».
En dépit également du durcissement des lois, le facteur humain demeure la première cause des drames routiers, en particulier dans les transports des voyageurs et les transports de marchandises, illustrés par deux accidents meurtriers survenus en l'espace de quelques jours seulement ayant fait 17 morts et 79 blessés. Le premier a coûté la vie à 12 personnes et fait 46 blessés au niveau de la RN 03 reliant les communes d'Astil (El-Oued) et celle d'Oumach (Biskra), lorsque deux autocars sont entrés en collision.
Le drame est dû à l'excès de vitesse, selon le directeur de la Protection civile à El-Oued, Ahmed Baoudji.
Le second accident a eu lieu dans la wilaya de M'sila et a coûté la vie à 5 personnes et fait 33 blessés suite à une collision entre un camion et un bus de transport de voyageurs, suivie du renversement de ce bus sur la RN 08 au niveau de la commune et daïra d'Aïn Lahdjel.
Pour un schéma national de transport visant à réduire les accidents
A ce propos, le président de la Fédération nationale de transport des voyageurs et marchandises (FNTVM), Boucherit Abdelkader, a mis en avant la nécessité d'un schéma national de transport dans le cadre des efforts visant à réduire les accidents de la route.
Il a préconisé, à cet égard, de mettre en place un schéma englobant toutes les activités de transport (bus de longues distances, transport urbain et suburbain, transporteurs de marchandises et conducteurs privés) afin de réguler le transport et de réduire le nombre des accidents de la circulation.
Tout en plaidant pour des assisses nationales sur les accidents de la circulation, il a souligné l'importance d'intensifier les campagnes de sensibilisation avec la participation des différents acteurs, estimant que le transport est «l'affaire de tous».
Il a rappelé que l'Algérie enregistre chaque année près de 4.000 décès et entre 40.000 et 45.000 blessés, suite aux accidents de la route.
Evoquant le facteur humain, avec le non-respect du code de la route, M.
Boucherit a cité le manque de formation des conducteurs et la dégradation des routes comme principales causes des accidents de la circulation.
Il a appelé, à cet effet, les auto-écoles à la rigueur dans l'octroi des permis de conduire et à garantir une formation efficace aux stagiaires en vue de contribuer à la préservation des vies.
Concernant le transport de voyageurs longue distance, il a plaidé pour la généralisation de la règle des deux conducteurs pour se relier et se reposer et, par conséquent, éviter les accidents souvent tragiques, comme il a mis en avant l'importance de renforcer le système de contrôle et d'adopter des mécanismes efficaces pour la vérification de la conduite (chronotachygraphe). De son côté, la Délégation nationale à la sécurité routière (ex-Centre national de prévention et de sécurité routière) £uvre dans le même sens à travers l'organisation de caravanes de sensibilisation sur les dangers de la route avec pour objectif d'inculquer aux usagers de la route les bons comportements, réduire le nombre des accidents impliquant des chauffeurs professionnels et améliorer les conditions de sécurité routière en milieu professionnel. Il s'agit également d'élargir le champ d'intervention en touchant le maximum de wilayas programmées à chaque caravane de sensibilisation, la réalisation de plusieurs supports de communication et l'intensification des programmes d'information et de sensibilisation à travers les différentes chaînes TV et radios.
Afin de maintenir la mobilisation autour des questions liées à la sécurité routière, la Délégation nationale à la sécurité routière a multiplié les actions durant l'année 2019 avec notamment des émissions et des spots télévisés et radiophoniques consacrés aux différentes thématiques, outre les supports pédagogiques qui ont été menés en différentes occasions.