
Les Européens ne peuvent pas «se cantonner à un rôle de spectateurs» face à la course aux armements nucléaires, a-t-il lancé dans un discours très attendu sur la dissuasion française devant un parterre de ministres, d'officiers et d'attachés de défense à l'Ecole militaire à Paris.
«La dernière décennie a vu les équilibres stratégiques, politiques, économiques, technologiques, énergétiques et militaires largement remis en cause et nous voyons aujourd'hui poindre à nouveau ce qui pourrait mettre à mal la paix acquise après tant de drames sur notre continent», a-t-il averti faisant référence aux bouleversements post-Guerre froide.
Le monde est confronté à «une compétition globale entre les Etats-Unis et la Chine», à un «délitement accéléré de l'ordre juridique international» et une désintégration de l'architecture de contrôle des armements en Europe, autant de défis auxquels les Européens doivent, selon M. Macron, répondre par une «plus grande autonomie stratégique».
«La récente dénonciation par Washington du traité russo-américain de 1987 sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), qui interdisait les missiles d'une portée de 500 à 5.500 kilomètres, place de nouveau l'Europe au coeur d'une potentielle course aux armements. «Les Européens doivent être partie prenante et signataires du prochain traité, car il s'agit de notre sol et d'une discussion qui ne doit pas passer par dessus notre tête», a martelé Emmanuel Macron.