Santé

Gouvernement - plan santé L'Ordre des médecins plaide pour la mise en place «impérative» d'agences spécialisées

Publié par DK NEWS le 15-02-2020, 16h34 | 2
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Le Président du Conseil national de l'Ordre des Médecins algériens, Dr Mohamed Bekkat Berkani, a valorisé le chapitre consacré à la santé dans le plan d’action du gouvernement, tout en préconisant la mise en place «impérative» d'agences spécialisées.
«Le plan d'action du gouvernement reprend les failles du secteur de la santé.
Néanmoins, il a survolé l'aspect lié à la prévention qui est censé être son cheval de bataille, à travers la création d’agences spécialisées, car jusque-là, nous avons toujours été dans la défensive.
Nous ne devons plus subir les événements mais les anticiper», a déclaré à l’APS le Dr Bekkat. Tout en plaidant pour que la santé soit «au centre des politiques nationales», il a précisé que le secteur «doit impérativement se doter d'agences qui seraient dédiées à la veille sanitaire, à la prévention contre les maladies transmissibles (MT) et à l'environnement». «C'est une bonne chose que le plan d'action ait évoqué la question de la prévention, mais il faut lui consacrer plus que cela», a-t-il encore commenté, rappelant avoir «préconisé depuis des années la mise en place de cette structure, l'objectif étant de décentraliser tout ce qui a trait à la prévention».
L'agence en question serait chargée notamment d'«observer la situation épidémiologique des MT, sous toutes leurs formes, de mener de véritables études prospectives et de faire des simulations par rapport à la situation sanitaire en Algérie», a précisé le Dr Bekkat.
Tout en soulignant que cette agence doit être composée, outre de praticiens de la santé, de spécialistes de divers horizons, il a estimé que le secteur de la santé doit être doté d'une agence qui «donne des conduites à tenir par le gouvernement en cas de risques, qui soit pérenne et qui soit l'interface des médias». Argumentant, par ailleurs, la nécessité d'une agence dédiée à la prévention des maladies chroniques, il a évoqué «la progression importante» de ces dernières, citant à leur tête le cancer qui, avec 50.000 nouveaux cas annuellement, constitue la pathologie «la plus préoccupante» en Algérie. «L’agence serait rattachée aux plus hautes autorités du pays et le ministère ne serait que l'exécutant des programmes qu'elle aura fixés. Elle serait appelée à tracer un vaste plan de dépistage, ce qui n'est pas l’œuvre des responsables du ministère de la Santé. Il ne faut plus attendre que la maladie s’installe pour réagir, c'est pourquoi il faut revoir la copie dans ce sens», a-t-il expliqué. Tout en relevant les «souffrances» auxquelles sont confrontés les patients en raison de «l'absence d'un circuit de soins adéquat», il a également mis en exergue le «coût faramineux» consenti par l’Etat pour leur prise en charge, au moment où il faudrait avoir «la possibilité de les dépister lorsqu’ils sont guérissables».
A ce propos, il a préconisé l'implication, dans le cadre de ladite agence, de statisticiens qui feraient des études sur la progression de la maladie proportionnellement à l'augmentation de la population.
Ce qui serait, selon lui, «bénéfique autant pour le malade que pour l’Etat».
L'autre agence serait, quant à elle, chargée de «réfléchir à la démarche à adopter face à un environnement aussi agressif que le nôtre», a-t-il poursuivi, citant l'exemple de «l’utilisation des pesticides pour les légumes et fruits, avec tout ce que cela suppose comme retombées néfastes sur la santé des citoyens».
«Nous sommes face à de nouveaux défis en matière de santé. Il faut s’attendre à ce que l’alimentation, le mode de vie ainsi que l'environnement soient à l’origine de la progression du cancer», a-t-il averti, notant «la prévalence d'autres pathologies comme le diabète et la cardiopathie».
Sur un autre plan, le Dr Bekkat a regretté que le plan d'action, soumis actuellement au vote du Parlement, n'ait pas prévu la mise sous tutelle du ministère de la Santé, les services de la Sécurité sociale, arguant du fait que «l’argent des cotisants doit revenir à ce département».
Le président du Conseil de l'Ordre des médecins a interpelé les plus hautes autorités du pays pour prévoir un Conseil des ministres «exclusivement consacré à la santé et qui serait sanctionné par l'adoption d'un plan d’urgence incluant les recommandations et autres propositions précédemment émises par les différents acteurs du secteur, mais demeurées à ce jour sans suite».

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