Culture

Théâtre «De nos frères blessés», un drame de guerre poignant

Publié par DK NEWS le 18-02-2020, 17h33 | 3
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La pièce «De nos frères blessés», de JosephAndras, et mise scene, par Fabrice Henry, déroulée, lundi soir au theatreAbdelmalek Bouguermouh, au 3ème jour du festival international du théâtrede Bejaia, a émue jusqu’aux larmes tant la pièce était poignante et sonrécit bouleversant.

L’histoire, qui met à jour, le parcours héroïque mais singulier de FernandIveton, un travailleur algerien d’origine Française, engagé foncièrementdans le combat de libération nationale mais qui a du le payer de sa vie,ayant été sauvagement torturé, condamné à mort à l’issue d’un simulacre deprocès puis guillotiné en 1957, a secoué et ébranlé tout le public, portanthabitué a entendre des faits de guerre invraisemblable. Dans la région,notamment dans ses montagnes il n’y’a pas de famille, sinon des cas rares,qui n’aient été confronté ou entendue des récits sur des violencescoloniales inouïes.
Et pourtant, ce soir, il a cédé au drame Iveton, dont beaucoup ignoraientpeut-être l’existence mais qui le découvrent dans sa vérité, sesengagements, ses convictions mais aussi toute sa fragilité, et surtout lemartyr subit. Un homme dans la vie s’est brisée tel une vase de porcelaine,dans le corridor de l’aveuglement et de bêtise et qui n’a pu échapper àl’échafaud, malgré une forte mobilisation et les discours humanistes del’administration coloniale d’alors, d’autant que dans sa propagande, iln’y’avait pas de soulèvement encore moins de guerre mais juste des«événements».Alors il a fallu le liquider brutalement pour en faire un exemple etconditionner, ainsi, tous les français d’origine algérienne en situationd’être tentés de suivre son modèle. Car au niveau des arguments ayantprésidé à son exécution, la sentence a été plus que disproportionnée. Etpour cause ! Iveton, la trentaine non révolue, a été arrêté à Belcourt(Alger) pour avoir caché et déposé une bombe dans son lieu de travail. Unengin toutefois, qui n’a jamais explosé, ni tué quiconque, ayant étédissimulé dans endroit ou il ne pouvait faire de victime, son objectifn’était autre que celui d’éveiller les consciences et d’attirer l’attentionsur les massacres d’Algériens.
Pour autant son geste a été interprété comme un ‘‘acte terroriste», et àce titre il a été traité comme tel en l’occurrence comme «Un rebelle, untraitre, un félon, un blanc vendu aux crouilles». Et la demande de grâce,introduite auprès des autorités française, notamment, François Mittérand,alors ministre de l’Intérieur et ultérieurement devenu président et artisanen 1982, de la loi sur l’abolition de la peine de mort et qui fut rejetée.
Pour mettre en scène, ce drame, Fabrice Henri, n’a pas eu recours àquelques artifices se contentant, hormis quelques passages romancés, dereproduire fidèlement le livre de Joseph Andras, récipiendaire du prixGoncourt du «1er roman», en 2016, qu’il a refusé, du reste, d’accepter. Lemetteur en scène à fait la part belle à la narration, laissé à l’apanage de04 comédiens d’exception (François Copin, Clémentine Haro, vincentPoudroux, et Thomas Résende), qui ont magnifié, le texte original, en ledéclamant dans une émotion et un réalisme époustouflants.En fait, son succès, au-delà de la performance des acteurs, doit beaucoupégalement à la technique scénographique utilisée, empruntant surtout authéâtre actif qui associé dans un jeu commun acteurs et les spectateursdans une dynamique partagée d’écoute et d’engagement. Plusieurs spectateursont été conviés ainsi à lire des passages de lettres d’Iveton à sa femme,ou campant sur scène, quelques rôles de condamnés à mort, sur le point depasser sous la lame de la guillotine, sur fond d’un chant révolutionnaire«Min djibalina» entonné collectivement.Un spectacle singulier, original, bien servi par les comédiens et surtoutpar la qualité et la puissance du texte, que d’aucuns qualifient dechef-d’£uvre. 

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