
Plusieurs partis politiques ont affiché leur disponibilité à participer au débat et à l'enrichissement du projet de révision de la Constitution, inscrite parmi les priorités du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tout en espérant que cette révision prémunira le pays des situations de crises politiques vécues par le passé en raison des amendements récurrents de la loi fondamentale.
Les présidents et représentants de différents partis politiques ont fait part, dans leurs déclarations respectives à l'APS, de leur "disponibilité" à contribuer à l'enrichissement du texte qui est soumis actuellement à un comité d'experts pour l'élaboration d'une première mouture en vue de son enrichissement, considérant que cette démarche va dans le sens de l'édification de la nouvelle Algérie, promise par le président Tebboune lors de sa campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre 2019.
Il est ainsi prévu que le comité d'experts achève sa mission vers le 15 mars et présentera une première mouture de la Constitution qui sera soumise à débat et enrichissement, conformément à l’agenda arrêté par le Président de la République.
Entre 500 et 700 copies de cette première mouture seront distribuées à tous les acteurs concernés par la révision de la Loi fondamentale du pays, en plus de la publication sur un site internet dédié à la révision constitutionnelle et sur les réseaux sociaux de manière à permettre à tous les citoyens de débattre et d'enrichir le texte.
En ce sens, le Président Tebboune avait entamé des consultations avec nombre de personnalités nationales et de partis politiques dans le cadre d'un "large dialogue sans exclusion" sur les questions importantes de l'heure, notamment la révision de la Constitution qu'il a considérée comme une "priorité" pour concrétiser ses engagements.
En réaction au projet de la révision de la Constitution, le parti Talaie El Houriat, par la voix de son président par intérim Abdelkader Saâdi, a affirmé que sa formation politique "adhère au projet de la révision constitutionnelle" et qu'elle est "disposée" à participer aux consultations sur ce projet, appelant dans le même sens à associer tous les acteurs, notamment la classe politique, la société civile et les personnalités nationales.
Le Rassemblement national démocratique (RND) a abondé dans le même sens. Son secrétaire général par intérim, Azzedine Mihoubi, a exprimé son souhait de voir toutes les composantes de la scène politique, sociale et culturelle prendre part à l'élaboration de la nouvelle Constitution.
M.Mihoubi a affirmé que "le peuple algérien est en droit de rêver d'une nouvelle Constitution qui constituera un nouveau jalon politique et juridique", qualifiant la création d'un comité d'experts chargé de formuler des propositions de "pas important sur la voie de la consécration de la démocratie et l'édification de nouvelles institutions, à travers la consultation de la société politique et civile et des acteurs nationaux".
Pour sa part, le président du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, a appelé à l’ouverture d’un dialogue inclusif dans le cadre de la révision de la Constitution, soulignant que "grâce à ce dialogue, une opportunité sera offerte pour élaborer une Constitution respectant les libertés individuelles, consacrant le principe de séparation des pouvoirs et accordant au parlement son droit de législation et de contrôle".
Le parti du Front de libération nationale (FLN) qui a salué l'engagement du président de la République en faveur de la révision de la Constitution et son appel à la tenue d'un dialogue national inclusif, a déjà installé une commission chargée de l'élaboration des propositions sur la révision de la loi fondamentale du pays.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui s'est exprimé à ce sujet par le biais de son Conseil consultatif, a qualifié la révision de la Constitution de "priorité nationale urgente" pour "le changement du système politique, la garantie des libertés fondamentales sans restrictions et la séparation des Pouvoirs de manière à préserver l'identité et la souveraineté du peuple algérien à travers un référendum libre et régulier".
Pour le MSP, "le dialogue national transparent, sérieux et rassembleur est le moyen civilisé et la seule voie pour la concrétisation des revendications populaires et une aubaine pour la naissance d'une nouvelle ère".
Le Mouvement El Islah, que préside Filali Ghouini, a fait part de la "volonté" de son Mouvement de participer aux ateliers de réformes, en premier lieu la réforme constitutionnelle.
"Nous serons présents avec nos idées, nos positions, nos propositions et tout ce que nous avons accumulé comme expérience politique et ce que nous avons appris auprès des citoyens lors des différentes rencontres afin de contribuer à l'élaboration d'une Constitution qui répond aux attentes de la société et aux revendications légitimes soulevées par le Hirak et exprimées par la classe politique", a-t-il dit, réitérant que le mouvement El Islah "adhère à cette grande entreprise de réforme constitutionnelle".
Même son de cloche chez le parti El-Karama qui a estimé, par la voix de son président par intérim, Mohamed Daoui, que la révision de la Constitution constitue "le socle sur lequel repose le processus d’une nouvelle vie politique dans le pays", alors que le président du parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem, a affiché la "disponibilité" de sa formation politique à "contribuer à l'édification d'une Algérie nouvelle et à la restauration de la confiance des Algériens, notamment les jeunes, et adhérer ainsi au projet du président de la République qui privilégie le dialogue".
De son côté, le président du Parti du renouveau et du développement (PRD), Taïbi Assyr, a recommandé la révision à la baisse des prérogatives dont jouit le président de la République dans la Constitution actuelle, faisant observer que son parti "aspire à une vraie démocratie et pour l'édification d'une Algérie nouvelle".
Le président de Jil Jadid, Djilali Sofiane, s'est félicité, quant à lui, de sa rencontre avec le président de la République, relevant qu'il y a des "idées acceptables" concernant la révision constitutionnelle, notamment en ce qui concerne "la limitation des attributions du Président, le renforcement du rôle du Parlement, ainsi que la séparation entre les Pouvoirs".
Pour sa part, le président de l'Union nationale pour le développement (UNPD), Mahfoud Ghraba, a souligné la nécessité d'associer les partis politiques dans le cadre de la révision constitutionnelle, faisant observer que la question de la nature du système politique "relève des hommes politiques et non pas des juristes".
En revanche, le Premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Hakim Belahcel, souligne que son parti "revendique toujours l'élection d'une Assemblée constituante souveraine comme moyen démocratique et transparent à même de répondre aux aspirations légitimes du peuple algérien".
Dans le même sens, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) propose, par la voix de son secrétaire national chargé de la communication, Atmane Mazouz, "un processus constituant devant passer par une transition démocratique".
Pour la parti présidé par Mohcen Belabes, un tel projet "doit émaner d'un processus auquel participeront toutes les forces patriotiques du pays sans exclusion, à travers un nouveau texte fondamental qui garantira la longévité de l'Etat".
Pour rappel, le président de la République avait tracé, dans une lettre de mission adressée à M. Laraba, sept axes de propositions et recommandations autour desquels le Comité doit mener sa réflexion.
Ces axes concernent "le renforcement des droits et libertés des citoyens", "la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption","la consolidation de la séparation et de l'équilibre des pouvoirs", "le renforcement du pouvoir de contrôle du Parlement", "la consolidation de l'indépendance du pouvoir judiciaire", "la consolidation de l'égalité des citoyens devant la loi" et "la consécration constitutionnelle des mécanismes d'organisation des élections".