Société

journée mondiale de la Femme PORTRAIT Mme Rahmoune, une femme au milieu d'un "métier à risque"

Publié par DK NEWS le 07-03-2020, 16h41 | 94
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Mère de famille, dont une fille de 20 ans, elle assure "l'encourager dans tous ses choix, convaincue qu'il suffit de donner la liberté et le choix pour les femmes de faire ce qu'elles veulent pour qu'elles accomplissent des choses extraordinaires".
Ayant intégré le corps des pompiers en tant que médecin d'ambulance en 1996, en pleine période de terrorisme qu'avait vécu le pays, elle est aujourd'hui responsable chargée de la coordination du secours médicalisé en externe (intervention) et de la prévention et du suivi médical du personnel en interne au niveau des unités.
Beaucoup de ses amies se sont orientées vers l'exercice de leur métier dans le secteur public et plus tard privé ou sont allées s'installer sous d'autres cieux, mais elle a décidé de s'engager par "humanisme" dans ce "métier d'urgence" comme elle le qualifie.
"Je venais de boucler mes études de médecine, j'étais jeune, pleine d'humanisme, dynamique et je voulais sauver le monde", se rappelle-t-elle avec une pointe d'ironie.
Ce qui l'avait décidée c'était "l'envie d'aller vers l'autre dans sa détresse".
Et comme "métier d'urgence", elle ne pouvais espérer mieux à l'époque où la protection civile venait de lancer le recrutement de femmes médecins d'ambulance.
"L'occasion s'était présentée et je me suis dite, je vais tenter l'expérience et si ça ne va pas, je ferai autre chose".
Encouragée par sa famille, elle s'est présentée au concours et fut reçue. Et 24 ans plus tard, elle n'a jamais eu à "regretter" son choix.
"Si c'était à refaire ce serait sans hésiter", dit-elle.
Au début, le rythme du travail (24 heures de services, 48 heures de repos) "était difficile à assurer, mais, petit à petit, je m'y suis habituée, et au fil du temps c'était devenu presque une routine".
Durant ses deux années d'exercice dans la wilaya de Bouira d'où elle est originaire, elle a sillonné les coins les plus isolés de la wilaya.
"J'ai été dans des coins où jamais je ne me serait aventurée en tant que femme ou médecin, mais c'était devenu possible avec la Protection civile", raconte-t-elle, en se rappelant quelques villages reclus de la région.

Un métier à risques...
Pour "un métier à risque", Mme Rahmoune a vécu des moments terribles, dont le souvenir est, aujourd'hui encore, vivace dans sa mémoire, à l'exemple de l'attaque de la "bête immonde" contre un campement de gardes communaux qui ont été tous égorgés dans la localité de Haizer, au nord de Bouira.
"C'était atroce de voir ces images. C'était l'horreur", se rappelle-t-elle.
Une horreur, renchérit-t-elle "qui renforçait mon humanisme et ma détermination à venir en aide aux autres, à donner de son temps, de son savoir, à faire don de soi pour sauver des vies".
L'autre "peur" qu'elle a vécu, c'était lors d'une intervention de nuit au niveau du lieu-dit "le pont noir", en plein massif forestier entre les localités de Draa El Mizan et Boghni, au sud-ouest de Tizi-Ouzou, réputé pour être "un endroit chaud", après son transfert dans cette wilaya en 1998.
"Nous étions accompagnés par un convoi de l'armée mais cela ne m'avait pas empêché d'avoir une peur terrible.
J'ai même éteint ma radio coupant tout contact avec le commandement, pour ne faire aucun bruit". C'est aussi le cas lors des évènements vécus par la région en 2001, lors desquels, dit-elle, "j'ai aussi vécu beaucoup de situations périlleuses, mais qui ont scellé mon attachement pour ce métier, et après coups, sont devenus des souvenirs in de ma carrière et de ma vie".

 Une femme au milieu du danger 
Aguerrie par tout ce qu'elle a vécu, Mme Rahmoune affirme avoir "toujours fait face aux différentes situations, en tant que personne d'abord, avant de le faire en tant que médecin ou agent de la Protection civile".
"Le danger ne me fait pas peur", rétorque-t-elle.
"Après tout ce que j'ai vécu durant mon parcours à la protection civile, plus rien ne me fait peur.
Pas même le tragique face auquel j'ai été souvent confrontée et qui a contribué, avec le temps, à me forger", opine-t-elle.
En 24 ans de service, elle affirme n'avoir "jamais souffert de discrimination en tant que femme ni s'être sentie en danger" que ce soit au sein de la Protection civile où, affirme-t-elle, elle se sent "protégée et aidée" ou lors des interventions où sa présence "fascine".
Les gens "étaient souvent fascinés et même rassurés à ma vue. Ils sont en situation de danger et ils voient une femme en uniforme qui vient les sauver.
Cela opère une fascination sur eux et me permet d'accomplir mon travail à l'aise", témoigne-t-elle.

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