Santé

Comment soigne-t-on les lymphomes ?

Publié par DK NEWS le 16-03-2020, 16h29 | 6
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Le traitement des lymphomes fait essentiellement appel à la chimiothérapie anticancéreuse, éventuellement associée à des thérapies ciblées (des anticorps dirigés contre certaines protéines de la surface des cellules cancéreuses indispensables à leur prolifération). Parfois, un traitement par radiothérapie (rayons ionisants) est également administré. La chirurgie n’est pas utilisée dans le cadre du traitement des lymphomes.
Les stratégies de traitement contre les lymphomes sont aussi nombreuses que les types de lymphome et, pour chacun d’entre eux, cette stratégie est adaptée au stade d’évolution de la maladie. Comme pour les autres cancers, le traitement des lymphomes repose sur un ensemble de protocoles codifiés qui sont adaptés aux particularités du patient. Il est administré dans des centres de lutte contre le cancer accrédités par l’Institut national du cancer (INCa).

La chimiothérapie dans le traitement des lymphomes
La chimiothérapie utilisée dans le traitement des lymphomes est administrée par voie intraveineuse au cours de séances de perfusion intraveineuse (les « cures »). Il existe plusieurs types de chimiothérapie et le choix des médicaments utilisés est fonction des caractéristiques du lymphome.
Pour faciliter l’administration des cures intraveineuses, il peut être nécessaire de poser une chambre implantable (ou « Port-a-cath ») : un boitier-réservoir est placé sous la peau au niveau de la clavicule, connecté à un tube souple (un cathéter) qui délivre la chimiothérapie directement dans un gros vaisseau sanguin. Posée sous anesthésie locale, la chambre implantable évite les dommages qu’une perfusion intraveineuse « normale » provoquerait au niveau des veines du bras. Il suffit de piquer dans le boitier à travers la peau pour administrer la cure. À la fin du traitement, la chambre implantable est retirée sous anesthésie locale.
Les effets indésirables des médicaments de chimiothérapie sont variables selon les substances prescrites. Le plus souvent, ce sont des nausées et des vomissements, de la fatigue, une anémie (baisse du nombre de globules rouges dans le sang), une sensibilité plus grande aux infections.
La chute des cheveux et des poils est systématique avec les chimiothérapies des lymphomes. Elle est variable en intensité selon les personnes et réversible à l’arrêt du traitement. Des injections de facteurs de croissance sont parfois faites après les premières cures de chimiothérapie pour stimuler la production de globules rouges et blancs par la moelle osseuse.

Préserver sa fertilité malgré le traitement d'un lymphome
Parce que certains lymphomes, comme la maladie de Hodgkin ou le lymphome de Burkitt, peuvent toucher des personnes jeunes, et parce que la chimiothérapie de ces lymphomes peut nuire à la qualité du sperme (diminution de la fertilité), les hommes traités pour un lymphome sont invités, avant leur traitement, à faire congeler leur sperme en vue de la conception d’enfants dans le futur.
 Ce problème est plus fréquent chez les hommes, mais peut survenir chez des femmes jeunes.
Des techniques de prélèvement et de conservation d’ovules existent et leur nécessité est discutée au cas par cas entre le médecin et sa patiente. Certains médicaments peuvent être également proposés aux femmes pour bloquer le cycle hormonal et « protéger » leurs ovules.

La greffe de cellules souches hématopoïétiques
Dans les formes sévères de lymphome qui ne répondent pas bien à la chimiothérapie, ou lors de rechute, le médecin peut décider de pratiquer une greffe de cellules souches hématopoïétiques, les cellules de la moelle osseuse capables de donner naissance à différentes sortes de cellules du sang, dont les lymphocytes.
Des cellules souches saines sont prélevées dans la moelle osseuse (ou dans le sang) du patient et mises à croître au laboratoire. Une chimiothérapie puissante est administrée qui détruit un très grand nombre de cellules du sang, y compris les cellules cancéreuses. Ensuite, les cellules souches prélevées sont réinjectées et, en quelques semaines, elles se multiplient et reconstituent les cellules du sang du patient. On parle alors d'autogreffe de moelle osseuse.
Dans certains cas, le médecin peut être amené à greffer les cellules souches hématopoïétiques d’un membre de la famille du patient. On parle alors d’allogreffe de moelle osseuse.

Le traitement de la maladie de Hodgkin
La maladie de Hodgkin se traite bien et les médecins choisissent le type de traitement pour avoir le moins possible d’effets indésirables. Par exemple, la radiothérapie n’est pas systématique, en particulier chez les patientes de moins de 30 ans car elle augmente le risque de cancer du sein ou du poumon dans les années qui suivent. Lorsqu’elle est prescrite, la radiothérapie de la maladie de Hodgkin utilise de petites quantités de rayons ionisants.
Les stades I, II et III de la maladie de Hodgkin sont habituellement traités par quatre cures de chimiothérapie espacées de quatre semaines. Après la première ou la deuxième cure, les médecins évaluent la réponse au traitement du lymphome. Si elle est bonne, ils terminent la chimiothérapie et enchaînent avec deux à trois semaines de radiothérapie (sauf parfois pour les stades I répondant particulièrement bien à la chimiothérapie). Si la réponse au traitement est insuffisante, une nouvelle chimiothérapie est administrée sans terminer la première, avec de nouvelles substances. À la fin de cette chimiothérapie, une radiothérapie est mise en place.
Le stade IV de la maladie de Hodgkin est habituellement traité par six cures de chimiothérapie espacées de quatre semaines. Si la réponse au traitement est insuffisante, une autre chimiothérapie peut être mise en place ou une greffe de cellules souches hématopoïétiques peut être pratiquée. La radiothérapie n’est pas utilisée dans ce cas de figure.
Des essais cliniques sont en cours pour évaluer l’efficacité des thérapies ciblées (anticorps) dans le traitement de la maladie de Hodgkin.

Le traitement des lymphomes non hodgkiniens indolents
Parce que les lymphomes non hodgkiniens indolents sont d’évolution très lente, il arrive, dans 20 à 30 % des cas, que le médecin décide de ne pas mettre en place de traitement dans l’immédiat mais opte pour une surveillance régulière du patient (scanner annuel, par exemple). C’est le cas lorsque le patient ne présente pas de symptômes liés au lymphome, ni de ganglions particulièrement volumineux. Si la mise en place d’un traitement s’avère nécessaire, celui-ci consiste en six à huit cures de chimiothérapie espacés de trois semaines, le plus souvent en association avec du rituximab (un anticorps monoclonal) ou, parfois, de l’interféron alpha (une substance immunomodulatrice produite par certains globules blancs). Parfois, ce traitement doit être complété par des séances de radioimmunothérapie ciblée : un anticorps (ibritumomab tiuxetan) reconnaissant les cellules cancéreuses et portant une molécule radioactive est injecté. Cet anticorps se fixe sur les cellules cancéreuses et délivre ainsi une forme de radiothérapie dirigée sur les cellules à détruire. Lorsque le lymphome non hodgkinien indolent est très localisé (limité à quelques ganglions proches les uns des autres), il est parfois possible de le traiter par radiothérapie, sans recours à la chimiothérapie.

Le traitement des lymphomes non hodgkiniens agressifs
Les lymphomes non hodgkiniens agressifs sont traités dès le diagnostic. Le traitement consiste en six à huit cures de chimiothérapie espacés de deux à trois semaines, le plus souvent en association avec une thérapie ciblée (rituximab). Si le lymphome ne répond pas suffisamment au traitement après les premières cures, une nouvelle chimiothérapie est mise en place sans attendre, avec de nouvelles substances.

Quel suivi après le traitement d'un lymphome ?
Les personnes qui ont eu un lymphome font l’objet d’un suivi médical rapproché afin de dépister rapidement une éventuelle rechute. Ce suivi consiste en des consultations tous les trois mois pendant deux ans, puis tous les six mois pendant trois ans, puis une fois par an. La première année de suivi, un scanner est effectué tous les six mois. Ensuite, le rythme dépend des facteurs de risque de rechute de chaque patient. D’autres examens sont également pratiqués comme, par exemple, un suivi de la thyroïde ou un examen du cœur (chez les personnes qui ont subi une radiothérapie du thorax, ou chez celles qui ont reçu certains médicaments de chimiothérapie potentiellement toxiques pour le cœur).

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