
Des industriels s'organisent et essaient de développer des solutions innovantes face à la demande croissante d'équipements médicaux notamment les respirateurs afin de venir à bout de la pandémie mondiale du coronavirus (Covid-19).
"Alors que la pandémie mondiale évolue, il existe une demande sans précédent d'équipements médicaux, notamment de respirateurs", après les pénuries de gants et de masques, a déclaré Kieran Murphy, le PDG de GE Healthcare, la société américaine d'appareils médicaux.
La société a augmenté sa capacité de fabrication d'équipements et renforcé ses équipes qui produisent désormais 24 heures sur 24.
Dimanche, le président américain Donald Trump a donné sur Twitter un "feu vert" pour que les groupes automobiles General Motors, Ford et Tesla fabriquent ou aident à augmenter la production de respirateurs.
Les collaborations se multiplient, et les technologies innovantes comme l'impression 3D sont mises à contribution. Ainsi, l'entreprise néerlandaise Ultimaker met à disposition des hôpitaux ses centres d'impression 3D, ses experts et ses designers. "Il y a une énorme demande", explique son PDG Jos Burger, qui explique que cette technologie permet notamment d'imprimer des valves pour respirateurs. Le fabricant suédois Getinge indique, lui aussi, avoir augmenté ses capacités de production "face à la demande exponentielle en France et dans le monde". "Tous nos équipements utilisés habituellement dans le cadre de démonstrations, de formations ou lors de congrès ont été mis immédiatement à disposition de nos clients", explique-t-il dans un communiqué.
En Allemagne, le géant des technologies médicales Dräger dit également avoir "doublé" sa production de respirateurs ces dernières semaines, et Löwenstein doit honorer une commande du gouvernement pour 6.500 appareils respiratoires dans les trois prochains mois.
L'entreprise avait commencé en février à augmenter considérablement sa production, notamment en raison de la demande de Chine.
L'épidémie de coronavirus provoque un afflux de patients dans les hôpitaux, où certains services de réanimation "sont déjà débordés" et risquent de manquer de respirateurs artificiels, ont récemment alerté des responsables hospitaliers. En Italie, face à la saturation des hôpitaux, la Société italienne d'anesthésie, réanimation et soins intensifs envisageait même début mars une limite d'âge po ur l'admission en soins intensifs.
En réponse, les pouvoirs publics se tournent vers d'autres industries susceptibles de venir en aide aux hôpitaux.
Dans l'Est de la France, région particulièrement touchée par l'épidémie, un atelier de collaboration ouverte de l'université de technologie de Belfort-Montbéliard s'est également penché sur un prototype de respirateur.
Toutefois, plus que de respirateurs, c'est de personnel et d'équipements de protection dont les hôpitaux risquent de manquer le plus, nuance Olivier de Cock, ancien secrétaire général du Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs français.
Alors que la tendance est actuellement, en réanimation, de placer les malades du covid-19 sur le ventre, "il faut cinq personnes pour mettre un patient sur le ventre", rappelle-t-il. "Il faut du personnel, mais aussi des protections pour ce personnel", dont des masques et des lunettes, plaide-t-il.