La police congolaise a dispersé plusieurs dizaines de miliciens adeptes de la secte politico-religieuse Bundu Dia Kongo lundi à Kinshasa où les rassemblements de plus de 20 personnes sont interdits en raison du coronavirus.
Plusieurs dizaines d'adeptes du chef Ne Muanda Nsemi manifestant dans Kinshasa ont été dispersés "à coups de gaz lacrymogène", a indiqué le porte-parole de la police congolaise, Pierrot Mwanamputu.
Quelques policiers et quelques adeptes auraient été blessés dans les heurts, rapporte la radio onusienne Okapi. Des adeptes ont été tués, affirment d'autres médias. La police était injoignable en fin d'après-midi. Ex-député, Ne Muanda Nsemi est le chef de la secte Bundu Dia Kongo qui promet de reconstituer le royaume du Kongo tel qu'il existait au XVe siècle, avant la colonisation, de l'Angola au Gabon.
Samedi, 31 miliciens d'un autre groupe avaient été tués d'après une ONG dans la région minière du Katanga (sud-est) où la police a repoussé plusieurs de leurs incursions sur Lubumbashi et d'autres villes. Le ministre des Droits humains a annoncé une enquête. L'ambassadeur du Canada a par a illeurs dénoncé des "traitements inhumains" en réagissant à une vidéo où un policier portant un masque sanitaire donne un coup de bâton à un homme à terre en présence du chef de la police de Kinshasa, visiblement pour faire res ecter les mesures de prévention face aux risques de propagation du Covid-19. Cette vidéo circule depuis plusieurs jours et n'a rien à voir avec la manifestation de lundi.
"La lutte contre la propagation du (COVID19) coronavirus ne doit pas se faire au détriment des droits de la personne en RDC", a écrit sur Twitter, dimanche soir, l'ambassadeur du Canada Nicolas Simard. Il partageait la vidéo montrant six policiers dont le chef de la police de Kinshasa Sylvano Kasongo, tous un masque sur la bouche et le nez, autour d'un homme obligé de s'allonger par terre pour recevoir un coup de matraque qui le fait hurler de douleur. La RDC compte 81 cas de coronavirus pour huit décès depuis le 10 mars. Plusieurs mesures ont été prises à Kinshasa, dont la limitation du nombre de passagers dans les transports collectifs.
