
Une vingtaine de réfugiés rohingyas bloqués en mer depuis plusieurs semaines ont été autorisés à débarquer sur une île dans le golfe du Bengale, ont affirmé dimanche les autorités du Bangladesh.
L'année dernière, le Bangladesh a construit des installations pour 100.000 personnes sur Bhashan Char, un ilôt situé dans une zone sujette aux cyclones, affirmant qu'il devait réduire la pression dans les camps frontaliers surpeuplés où résident près d'un million de Rohingyas.
Les 28 réfugiés ont été emmenés samedi sur cette île et non pas dans les camps car les autorités craignaient qu'ils soient infectés par le coronavirus, a affirmé le ministre des Affaires étrangères bangladais A.K. Abdul Momen.
"Ils est fort probable qu'ils y resteront jusqu'à leur retour en Birmanie", a-t-il ajouté.
Il s'agit du premier groupe de Rohingyas à être envoyé sur l'île, a affirmé l'administrateur local du gouvernement, Tanmoy Das.
Le groupe, incluant 15 femmes et 5 enfants, était arrivé près des côtes samedi. Environ 250 Rohingyas qui ont également quitté le bateau à bord de canots pneumatiques n'ont en revanche pas été retrouvés, a confié Tanmoy Das. Le ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, A.K. Abdul Momen, a indiqué la semaine dernière que son pays ne permettra pas aux chalutiers d'accoster, en dépit des appels humanitaires. "Aucun Rohingya supplémentaire ne sera autorisé", a martelé M. Momen. Le pays d'Asie du Sud abrite déjà près d'un million de membres de cette minorité musulmane.
Ils vivent dans d'immenses camps de réfugiés après avoir fui les violences en Birmanie voisine.
Mi-avril, près de 400 réfugiés rohingyas "affamés" avaient été secourus par les garde-côtes du Bangladesh après avoir dérivé deux mois en mer.
Au moins 60 avaient péri à bord au cours du voyage. Les deux bateaux actuellement à la dérive espéraient gagner la Malaisie.
Mais ce pays, où se trouve une importante diaspora rohingya, a repoussé la semaine dernière un chalutier avec à son bord des dizaines de membres de la minorité musulmane par crainte de propagation du coronavirus.
Elle a aussi renforcé ses patrouilles en mer pour empêcher toute intrusion.
Selon Amnesty International, il pourrait y avoir actuellement "au moins trois bateaux" bloqués depuis plusieurs semaines en haute mer, "sans nourriture ni eau".