Le mot d’ordre de rassemblement et de recueillement qui était prévu ce vendredi à Bamako a été annulé et des prières sont organisées dans les mosquées en hommage aux onze victimes des heurts survenus lors d'une manifestation le weekend dernier dans la capitale malienne, rapportent les médias locaux.
Cette décision selon le "Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques" (M5-RFP), tête de file du mouvement de contestation, a été prise suite à l’appel de certaines personnalités influentes au calme, a-t-on précisé de mêmes sources.
Suite à l’appel de l’Imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali, soutenu par d’autres leaders religieux et politiques notamment le M5-RFP, chaque vendredi depuis des semaines, une manifestation est organisée sur la place de l’Indépendance à Bamako.
De violents affrontements ont agité la capitale malienne après une manifestation, le 10 juillet . Le mouvement de contestation réclame "la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement de s neuf membres de la Cour constitutionnelle".
Depuis le début de la crise, onze manifestants ont perdu la vie, selon les autorités.
L’Assemblée nationale a été saccagée et pillée par certains manifestants, la chaîne publique l’ORTM a été occupée pendant des jours , entraînant l’interruption momentanément des programmes.
Trois principaux ponts de la capitale ont été également barrés. Une délégation de la mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), conduite par l’ancien président du Nigéria Goodluck Jonathan, s’est entretenue avec le président malien Ibrahim Boubacar Keita le 15 juillet.
Elle a aussi reçu certaines personnalités et organisation dont une délégation de l’opposition regroupée dans le M5, la majorité présidentielle, des délégués de la société civile ainsi que des députés recalés par la Cour constitutionnelle.
La mission de la Cédéao a débuté jeudi ses consultations pour résoudre la crise socio-politique qui secoue le Mali.
La délégation politique et technique de haut niveau a d'abord rencontré le Premier ministre malien Boubou Cissé, avant d'entamer une série de rencontres avec toutes les parties prenantes.
"Nous ne sommes pas à notre première intervention dans la résolution d'une crise au Mali.
J'ai donc espoir qu'une solution sera trouvée", avait déclaré M. Jonathan dès son arrivée mercredi à Bamako pour cette mission prévue jusqu'à samedi.
Selon les médias maliens, cette mission qui fait suite à celle dite ministérielle du 18 juin dernier, devait évaluer vendredi la situation au terme de ces rencontres et réfléchir à des options de sortie de crise avec les représentants de l'Union africaine et des Nations Unies. Des propositions seront ensuite soumises à la majorité présidentielle et aux opposants du Mouvement du 5-Juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).
Selon les mêmes sources, la délégation doit rendre "une visite de courtoisie" au président Keïta vendredi.
Le Premier ministre malien, Boubou Cissé, avait, lui, réaffirmé son engagement et celui du chef de l’Etat malien à œuvrer pour "trouver une solution de sortie de crise à travers le dialogue".
Ainsi, "toutes les initiatives locales, nationales, régionales et même internationales qui sont en cours, ont été favorablement accueillies par le président et le gouvernement", a-t-il rappelé. L’Assemblée nationale , de son côté, invite les manifestants au "calme" et à la "retenue" et exhorte les responsables du M5 RFP à "privilégier le dialogue comme seule issue pacifique pour sortir le Mali de cette crise sociopolitique aux effets nuisibles pour nos population s".
