Actualité

Hydrocarbures - L'opposition au gaz de schiste: Yousfi dénonce des tentatives de déstabilisation

Publié par Dknews le 22-06-2014, 17h57 | 38
|

Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a dénoncé samedi à Alger des "tentatives de déstabilisation" du pays qui sont à l'origine de l'opposition à l'exploration du gaz de schiste, décidée dernièrement par les pouvoirs publics.

S'adressant à la presse en marge d'une journée de vulgarisation des hydrocarbures non conventionnels, M. Yousfi a indiqué que l'Algérie, "accusée de nationalisme énergétique", fait objet de "tentatives de déstabilisation" qui visent à l'empêcher d'exploiter son potentiel en hydrocarbures. "Il nous a apparu utile et nécessaire que ceux qui contribuent à forger l'opinion publique sachent parfaitement où se situe l'intérêt vital du pays et où se cachent les tentatives de déstabilisation", a déclaré le ministre à l'adresse des journalistes de la presse nationale, présents à cette rencontre.

Le ministre a ajouté que ces "tentatives de diabolisation" du schiste visaient les pays producteurs qui prônent "le nationalisme énergétique" pour asseoir leur souveraineté sur leurs ressources naturelles. Tempérant ses accusations, le ministre a reconnu qu'une partie des opposants à l'exploitation de ce gaz, sont sincères car la peur de ce qui est nouveau accentue leurs craintes.

Répondant aux accusations de certains partis politiques qui ont considéré que l'autorisation accordée par le Conseil des ministres pour des forages pilotes du schiste comme une continuité de la politique de "la rente pétrolière" , le ministre a affirmé que l'Algérie était contrainte, à moyen terme, de compter sur cette manne financière pétrolière pour financer son développement.

"Je répète: certains projets inscrits dans le prochain plan quinquennal demandent un financement extraordinaire à l'instar de celui de Gara Djebilet (un méga gisement de fer situé à Tindouf) qui nécessite de 10 à 15 milliards de dollars de financement", a souligné le ministre pour illustrer les besoins financiers de l'Algérie en matière de développement économique et social. "On va les financer (les projets) avec quoi? avec des discours? , avec du vent? Nous avons deux millions de nouveaux abonnés au gaz. Avec quel financement allons-nous prendre en charge cette demande si ce n'est pas d'utiliser les ressources financières des hydrocarbures", a ajouté le ministre.

"Est ce qu'en cinq ou dix ans nous pouvons construire une économie complètement indépendante des hydrocarbures?", s'est-il interrogé et d'ajouter que même si on avait une économie complètement indépendante "n'est-il pas nécessaire de développer la production des hydrocarbures pour assurer la sécurité énergétique du pays à long terme à l'instar de ce que font les Etats-Unis, et d'autres pays comme la Russie, le Canada et l'Australie".

Nous n'allons pas assoiffer le pays 

Le ministre a, par ailleurs, saisi cette occasion pour s'exprimer sur certains sujets d'actualité touchant son secteur en apportant les précisions nécessaires. Il a affirmé, à ce titre, que le secteur disposait bel et bien d'une vision à long terme pour le développement du secteur de l'énergie, contrairement aux constats de certains experts, qui relèvent l'absence d'un modèle énergétique pour le pays.

Dans le cadre du long terme, il a affirmé que le secteur allait mener à terme son programme des énergies renouvelables et pour lequel il devrait mobiliser 100 milliards de dollars d'ici à 2030. "La politique énergétique c'est de préparer le futur. Nous avons intensifié depuis quelques années l'exploration. En 2013, on a mis en évidence plus de 3 milliards de barils de pétrole.

Si je ne me trompe pas nous sommes parmi les premiers dans le monde", dans ce domaine, a-t-il dit. Concernant le recours à la méthode de la fracturation hydraulique dans l'extraction du gaz de schiste, le ministre a indiqué qu'elle est utilisée depuis plusieurs années par le groupe Sonatrach pour optimiser l'extraction du site de Hassi Messaoud, plus grand champ pétrolier du pays.

Le ministre a tenté de relativiser, assurant que les quantités d'eau nécessaires à l'extraction du non conventionnel sont inférieures à celles utilisées dans la production du conventionnel. "Il disent qu'on va assoiffer le pays. Nous n'allons pas assoiffer le pays. La quantité d'eau pour une exploitation à grande échelle du schiste est inférieure à celle qu'on utilise actuellement pour le conventionnel (lorsqu'il s'agit d'augmenter la pression de certains gisements", a-t-il précisé.

Schiste: aucun contrat n'a été signé avec une entreprise française


Le ministre a réaffirmé que l'option du schiste découle d'un choix énergétique à long terme décidé par le gouvernement en vue d'assurer la sécurité énergétique pour les générations futures. "Il n'y a pas de politique énergétique unique. Chaque pays a ses caractéristiques, ses essources, son génie et ses moyens", a-t-il répondu aux détracteurs de l'exploitation du gaz de schiste qui souvent évoquent le cas de la France où une interdiction des forages de schiste a été décrétée.

Selon le ministre, la France dont la majorité des centrales électriques fonctionnent au nucléaire n'est pas prête à renoncer à ce choix énergétique pour exploiter le schiste. M. Yousfi a démenti, ainsi, la signature d'un contrat avec une entreprise française pour l'exploitation du schiste, en qualifiant cette information "de manipulation totale". 

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.