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Le Directeur général de l'Organisation du monde islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture (ICESCO), Dr. Salim Ben Mohamed Al Malik, a appelé la communauté internationale à "concevoir de nouveaux mécanismes" à même de soutenir et développer les législations nationales et les accords internationaux pour lutter contre le crime du trafic illicite des biens culturels, ont rapporté des médias.
"En dépits des efforts déployés dans ce cadre, le taux de crimes contre le patrimoine ne cesse d'accroitre, au point qu'il est devenu source de financement du terrorisme et synonyme de blanchiment d'argent", a déclaré M. Al Malik dans une allocution prononcée à la séance d'ouverture du Webinaire international intitulé "La Convention Unidroit de 1995: au carrefour des droits et des intérêts", tenu jeudi par l'Institut international pour l'unification du droit privé (UNIDROIT).
Tenu à l'occasion du 25ème anniversaire de la signature de de la convention UNIDROIT, ce Webinaire a connu la participation de représentants d'un grand nombre d'organismes et organisat ions internationaux travaillant dans le domaine du patrimoine.
Dr. Al Malik a expliqué que le défi auquel la législation et les accords relatifs à la préservation du patrimoine des pays sont confrontés, réside dans "la commercialisation en ligne", ce qui rend aujourd'hui le commerce illicite des biens culturels davantage complexe.
Il a indiqué que le patrimoine culturel fait face à "de graves menaces", en particulier le vol et le pillage, en l'absence d'une conscience sociale de l'importance du patrimoine, ainsi que du grave impact de ces crimes, qui sont parmi les plus organisés au monde, sur les économies et les institutions publiques.
M. Al Malik a rappelé la création par l'ICESCO d'une unité spéciale, au niveau de son Centre de patrimoine dans le monde islamique, pour aider les Etats membres et non membres à restituer leurs patrimoine et biens culturels pillés, en sus d'autre unité spéciale afin de tirer parti de l'intelligence artificielle et ses applications dans les domaines du patrimoine, ce qui contribuera, a-t-il dit, à "développer des mécanismes de lutte contre ces crimes et à protéger les sites patrimoniaux et les musées".
Il a ajouté que la protection et la préservation du patrimoine font partie des priorités de l’ICESCO, et que cette dernière a alloué 1 million USD pour res taurer les collections de 30 musées dans les Etats membres.
Il a aussi annoncé le soutien de l’Organisation à la restauration des sites patrimoniaux et des musées au Liban et au Soudan, suite à l’explosion de Beyrouth et aux inondations de Khartoum, en faisant don de 100.000 dollars à chacun des deux pays.
Et de souligner que l’ICESCO s’est engagée à s’associer à UNIDROIT pour demander l’adhésion à cette Convention des Etats membres qui n’ont pas encore signé l’accord de 1995.
A noter que la Convention UNIDROIT sur les biens culturels volés ou illicitement exportés (1995) est dans son premier texte une revendication internationale légale de restitution à leurs pays d’origine les biens culturels pillés et exportés illégalement.
Cette convention comprend 21 articles expliquant le processus de restitution et ses obligations légales, ainsi que le rôle d’UNIDROIT dans ce domaine et une annexe introductive sur les biens culturels.