Economie

Agriculture : Tiré par le confinement, le cheptel ovin augmente de plus d'un million de têtes

Publié par DK NEWS le 10-02-2021, 16h03 | 189
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L'effectif du cheptel ovin a augmenté de plus d'un million de têtes en 2020 en raisons des méventes enregistrées durant le confinement imposé par la crise sanitaire de la Covid-19, selon une responsable au ministère de l'Agriculture et du développement rural. "Tiré par le confinement sanitaire, le nombre du cheptel ovin en Algérie s'est accru en dépassant 29 millions de têtes l'année écoulée, contre 28 millions environ durant les dernières années", a indiqué Leila Toumi, sous-directrice chargée du développement des filières animales au ministère. "Il y'a eu beaucoup moins d'abattage durant l'année précédente par rapport aux années d'avant du fait de la conjoncture sanitaire", a expliqué Mme Toumi dans une déclaration à l'APS. La fermeture des marchés de bétail, l'interdiction des fêtes de mariage, l'évitement des cérémonies de funérailles et la fermeture des restaurants sont autant de facteurs qui ont contribué à l'accroissement du cheptel ovin, selon cette responsable. Même durant la fête de l'Aïd El Adha, de nombreuses familles avaient renoncé, par précaution, au rituel du sacrifice du mouton, a-t-elle fait constater.
Abondant dans le même sens, le président de la Fédération nationale des éleveurs (FNE), Azaoui Djilali, estime que le marché du bétail a beaucoup souffert des conséquences de la pandémie du Covid-19, et les méventes cumulées tout au long du confinement sanitaire ont fait que l'effectif du cheptel augmente.
Il a néanmoins affirmé qu'en dehors de cette hausse engendrée par la crise sanitaire, la production nationale en viande ovine a toujours été importante par rapport à la demande et il y aurait même, selon lui, un excédent à exporter si les moyens logistique avaient été disponibles. 
Quant au prix des viandes ovines, qui reste tout de même exorbitants par rapport au pouvoir d'achat des ménages, malgré la production abondante de la filière, M. Azaoui impute cette hausse aux spéculateurs et aux vendeurs occasionnels qui se convertissent aux marchands de bétails notamment à l'approche des grandes occasions. "Ce n'est sûrement pas les éleveurs, ni même les maquignons, qui sont derrière cette hausse des prix", assure le président de la FNE. Il considère par ailleurs que les maquignons ont toujours été les partenaires des éleveurs en les aidant à placer leur bétail sur le marché avec des marges bénéficiaires "raisonnables".
Pour ce professionnel de la filière , la régulation des prix de l'ovin, qui représente 60% de la production nationale en viande rouge, estimée à plus de 5 millions de quintaux par an, devrait se faire à travers la limitation des intervenants dans la chaîne de commercialisation.
Des coopératives pour barrer la route aux spéculateurs
 Il a préconisé à cet effet l'organisation des éleveurs à travers des coopératives agricoles pour barrer la route aux spéculateurs tout en soulignant le rôle de ces coopératives qui devraient booster l'activité des complexes d'abattage. Pour sa part, le vice-président de la FNE, Brahim Amrani, a considéré que la réouverture officielle des marchés de bétail après neuf mois d'interdiction permettra aux éleveurs de récupérer un peu après les pertes financières induites par le confinement sanitaire. "Pour beaucoup d'éleveurs, cette activité constitue leur seule source de revenus et avec le confinement ils avaient beaucoup de mal à subvenir aux besoins de leurs familles et de leurs bêtes", a fait constater M. Amrani.
Il a évoqué par ailleurs le problème de l'alimentation du bétail qui pèse toujours sur la filière, en dépit des mesures de soutien des pouvoirs publique aux éleveurs.
"L'aliment de bétails se vend à 4000 dinars le quintal voir même plus", a-t-il fait constater, ajoutant que l'Etat ai de l'éleveur en lui fournissant de l'orge pour l'alimentation de ces bêtes à un prix raisonnable, (1500 dinars le quintal), mais "les quantités demeurent en dessous de ses besoins du cheptel", a-t-il estimé.
Afin de pallier au déficit de alimentation de bétail, le vice-président du FNE a insisté sur l'impératif de développer la production fourragère qui permettrait de minimiser la forte dépendance de la filière à l'orge qui reste un produit cher.
A ce titre, il a mentionné la nouvelle politique du secteur agricole qui mise sur le développement des espaces fourragers et pastoraux.
"Cette politique en faveur de la production fourragère se traduit par l'aide de l'Etat aux propriétaires des terres en leur fournissant les semences fourragère adaptées à leur région mais aussi à travers la réalisation des puits et forages afin de palier au stress hydrique", a-t-il conclu.

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