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La banque centrale de Russie a augmenté vendredi son taux directeur de 0,25 point à 4,50%, sa première hausse depuis fin 2018, le pays étant confronté à une accélération de l'inflation notamment sur les produits alimentaires.
"La reprise rapide de la demande et des pressions inflationnistes élevées demandent un retour à une politique monétaire neutre", a indiqué la Banque de Russie dans un communiqué, laissant entendre que d'autres augmentations pourraient suivre. Cette annonce vient clore un cycle de baisses du taux jusqu'à un minimum historique pour faire face à la pandémie de Covid-19. La Russie est confrontée depuis plusieurs mois à une accélération de l'inflation, à 5,7% sur un an en février.
L'inflation est tirée vers le haut par une augmentation fulgurante des prix de l'alimentaire, mettant sous pression l'exécutif russe et forçant Vladimir Poutine à intervenir en décembre en ordonnant des contrôles des prix. Ces mesures n'ont cependant eu qu'un effet très limité sur la montée de l'inflation.
Cette dernière est due dans le monde entier à une hausse de s prix des matières premières provoquée par les espoirs de reprise économique après la pandémie, mais aussi par une météo défavorable et des chaînes d'approvisionnement fragilisées par la crise du coronavirus. La Banque de Russie prévoit désormais que l'inflation culminera au mois de mars, avant de redescendre ultérieurement.
Son objectif reste une inflation à 4%, qu'elle prévoit désormais atteindre au premier semestre 2022. Ce resserrement de la politique monétaire a pris les analystes de court, la plupart de ces derniers ne prévoyant une hausse qu'à partir d'avril "Il semble que le régulateur ait été pris par surprise, l'augmentation (du taux) survenant malgré l'absence d'un signal clair d'un resserrement à venir lors de la réunion précédente" de la Banque centrale, a commenté sur Twitter l'économiste Tatiana Evdokimova.
"Le rythme de la reprise économique est plus important que prévu. (...) de plus en plus d'entreprises rapportent que leur taux de production a retrouvé son niveau pré-pandémie", remarque par railleurs la Banque de Russie.
La reprise de la demande intérieure ferait également augmenter les prix, un effet décuplé par les restrictions de voyage à l'international, estime la Banque centrale: "les fonds que les ménages n'ont pas pu dépenser à cet effet sont en partie redistribu és à la faveur de ma consommation de produits domestiques et de services".