Le Conseil de sécurité des Nations unies a été interpellé par la Palestine, les ambassadeurs des pays arabes et par d'autres parties à agir immédiatement pour stopper les agressions criminelles israéliennes qui continuaient vendredi de tuer des civils innocents dans l'enclave palestinienne de Ghaza.
Le Conseil de sécurité «ne peut rester paralysé et marginalisé quand des crimes de guerre israéliens continuent d’être perpétrés contre la population civile palestinienne dans la bande de Ghaza et dans le reste de la Palestine occupée, y compris El Qods-Est, et un nouveau cycle de violence lamine tout sur son passage», a indiqué jeudi l’Observateur permanent de l’Etat de Palestine à l’ONU, M. Riyad Mansour.
Il a appelé le Conseil de sécurité à «agir immédiatement pour protéger la vie des civils, désamorcer la crise actuelle et sauver les perspectives de paix», s'exprimant lors de la réunion au conseil à New York consacrée à la situation au Moyen-Orient.
M. Mansour s’est exprimé au nom, a-t-il dit, «de la souffrance et du deuil du peuple palestinien qui subit encore un autre front de mort, de destruction, de traumatismes et de terreur, lancé contre lui intentionnellement par les forces d’occupation israéliennes devant les yeux du monde».
Lors de la réunion, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a présenté un rapport dans lequel il a relevé l’urgence de trouver un terrain d'entente pour un retour au calme et un accord de cessez-le-feu après plusieurs jours de bombardements israéliens sur Ghaza.
«Il est plus urgent que jamais de tenter de trouver un terrain d'entente pour un retour au calme et à un accord de cessez-le-feu», a-t-il déclaré, soulignant que «seul un accord de paix (global au Proche-Orient) pourra apporter une sécurité durable aux Israéliens et aux Palestiniens».
Ban Ki-moon a en outre dénoncé les pertes civiles croissantes à Ghaza et appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la retenue et à respecter les obligations internationales de protéger les civils.
Les ambassadeurs des pays arabes à l'ONU avaient demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité sur la grave situation à Ghaza, lors d'une rencontre mercredi avec la présidence rwandaise du Conseil.
L'ambassadeur koweïtien Mansour Al-Otaibi, au nom du groupe arabe, avait demandé au Conseil de «faire cesser l'agression israélienne et la punition collective du peuple palestinien», soulignant qu'«il est temps que le Conseil adopte une déclaration ou une résolution» à ce propos.
En outre, le président du Parlement arabe (PA), Ahmed Ben Mohammad El Djarouane, a indiqué jeudi que «l'escalade des actes de violence contre le peuple palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza est un acte terroriste lâche qui cause quotidiennement la mort de civiles palestiniens sans défense».
Dans un communiqué du PA, il a appelé le Conseil de sécurité à intervenir et à mettre un terme aux politiques criminelles de l'entité sioniste contre les palestiniens, affirmant que toute intervention militaire sioniste sur les territoires palestiniens constitue un crime de guerre international.
Les pays de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont également appelé dans un communiqué le Conseil de sécurité à «intervenir d'urgence pour stopper la campagne israélienne d'arrestations injustes, qui a touché plus de 800 Palestiniens».
L'organisation pan-islamique a également décidé d'entreprendre des démarches diplomatiques à Genève pour convoquer une réunion urgente du Conseil de l'ONU pour les droits de l'Homme et obtenir la formation d'«une commission d'enquête internationale sur les crimes d'Israël, puissance d'occupation, et ses violations des droits des Palestiniens».
Lors d'une réunion de crise de la direction palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, le président Mahmoud Abbas avait affirmé qu'Israël était en train de commettre un génocide à Ghaza. «Ceci est un génocide - le meurtre de familles entières est un génocide commis par Israël contre notre peuple palestinien», avait-il déclaré.
L'aviation de guerre israélienne a mené 210 raids en 24 heures dans la bande de Ghaza, dont 50 durant la nuit de jeudi à vendredi, selon plusieurs témoignages. Les forces d'occupation israéliennes ont tué plus de 95 Palestiniens depuis le début de leur offensive aérienne sanglante sur Ghaza mardi, selon les services d'urgence.
